« Je suis formel : dans les conditions actuelles, il ne peut pas y avoir de pénurie de lait et si celle-ci venait à se manifester, cela voudra dire qu'elle est organisée », a soutenu Chelghoum qui animait un point de presse à la fin de la visite de travail dans la wilaya d'Aïn Defla. Le ministre a affirmé que la quantité qui est aujourd'hui attribuée aux laiteries en matière de poudre de lait suffit « largement » à couvrir les besoins de la population en lait de sachet, observant que la survenue d'une pénurie ne pourra qu'attester que le produit attribué n'a pas été utilisé à la fin à laquelle il était destinée initialement. « Les informations dont je dispose attestent que l'organisme chargé d'attribuer des quotas de poudre de lait aux laiteries, fussent-elles publiques ou privées, ont pêché par une exagération dans l'utilisation de ce produit par rapport à la consommation de la population », a-t-il précisé. Il a fait remarquer que le ministère n'a fait que rationaliser les attributions et procéder à la redistribution de la poudre de lait en fonction de paramètres rigoureusement définis, affirmant que son département ne restera pas les bras croisés dans le cas où une manœuvre venait à être démontrée. Il est anormal que des parties profitent d'une situation pour se remplir les poches au détriment des citoyens, a-t-il martelé, rappelant que le sachet de lait est subventionné. Interrogé sur la production de la pomme de terre, il a fait état de la nécessité pour les professionnels de cette filière de s'organiser pour la protéger contre les spéculateurs, faisant état de « très bons résultats » obtenus lors des dernières années par cette filière. Selon lui, la peur de certains agriculteurs de voir les prix de la pomme de terre « s'effondrer » ne peut que les inciter à orienter l'excédent de leur production vers la transformation et l'exportation, faisant dans ce cadre état de nombreux opérateurs économiques versés dans ces créneaux. Abdesselam Chelghoum a appelé, par ailleurs, les agriculteurs à relever le « défi » relatif à la production de la semence de pomme de terre, affirmant que la réalisation de cet objectif assurera l'autosuffisance du pays dans ce domaine. Le ministre a, dans ce contexte, fait part de la volonté de l'Etat de venir en aide aux agriculteurs afin que l'autosuffisance du pays en matière de semence de pomme de terre ne soit pas un « vain mot », mais « une réalité palpable ». « Je ne serai personnellement pas tranquille tant que l'on n'est pas arrivé à assurer notre indépendance en matière de production de semences de pomme de terre », a assuré le ministre, affirmant que la pomme de terre constitue un produit stratégique pour le gouvernement au même titre que les céréales ou le lait. Selon lui, la non-assurance du pays de son indépendance en matière de semences de pomme de terre dénote l'absence de volonté dans ce domaine, voire des « intérêts occultes », jugeant « anormale » qu'après des années, la situation n'a « presque pas changé d'un iota ».