Le wali de Tizi-Ouzou, M. Abdelkader Bouazghi, n'a pas manqué de provoquer une volée de bois vert à l'endroit des élus et de son exécutif lors de la clôture de la session ordinaire de l'APW. Pour lui, ce qui se passe à Tizi-Ouzou n'est pas normal avec 22 actions de protestation par jour. Fermetures de routes et de sièges de communes et de daïras, ou encore des grèves pour exprimer des revendications aussi légitimes soient-elles. « Cela ne justifie nullement certaines actions qui n'aident en rien au développement, encore moins au règlement des problèmes soulevés par ces jeunes qui sont allés jusqu'à nous demander l'attribution de terrains de particuliers». A propos du foncier, le wali a indiqué que «près de 50 projets aussi importants les uns que les autres inscrits depuis plus de cinq ans ne sont toujours pas lancés faute de disponibilité d'assiettes foncières». Et d'ajouter : «L'indisponibilité du foncier est, certes, une réalité, comme l'est aussi la dilapidation du foncier si bien qu'aujourd'hui, on n'arrive pas à implanter un logement ou une classe… ». Il mettra l'accent sur la commune de Tizi-Ouzou, «la dilapidation du foncier au niveau de cette commune a atteint des proportions alarmantes, puisque des lots d'espaces verts ont été attribués à des particuliers qui possèdent même des permis de construire». Et de questionner l'assistance : «Trouvez-vous normal que depuis 20 ans, il n'a pas été livré un seul logement aux citoyens de la ville de Tizi-Ouzou où tous les terrains ont été bradés et on n'arrive toujours pas à arrêter une stratégie pour dégager des terrains qui accueilleront des projets de réalisation de logements et autres structures», regrettant qu'avec «un portefeuille de pas moins de 60.000 logements, seulement 16.000 sont en cours de réalisation ». Pour arrêter cette hémorragie du foncier et stopper d'autres velléités de bradage qui ont causé d'importants dégâts au point de compromettre l'avenir de Tizi-Ouzou, le wali a menacé de poursuites judiciaires toute personne ou institution qui attribuerait un lot de terrain en dehors de la réglementation. Enfin et en réponse à une question quant à la prolifération des bars clandestins et réglementés devant des établissements scolaires à l'exemple de ceux implantés à proximité des écoles à Tala Athmane (Tizi Ouzou) et Beni Zemenzer, le wali a donné des instructions au directeur de la réglementation et de l'administration générale (DRAG) d'entamer la procédure réglementaire pour amener ces exploitants à fermer leurs boutiques tout en précisant que plus d'une centaine de bars clandestins ont été fermés par les services de sécurité à travers la wilaya.