Pour la cérémonie inaugurale, un spectacle a été offert au public par les musiciens de l'Orchestre symphonique national, en présence du ministre de la Culture, M. Azzedine Mihoubi. Des représentants du corps diplomatique des pays participant au festival ont assisté également au concert. Quatorze pays (Syrie, Suède, Egypte, Afrique du Sud, Allemagne, Japon, Espagne, Autriche, Mexique, Italie et Chine) prennent part à la manifestation annuelle. La France, en qualité d'invité d'honneur, participera avec quatre interprètes d'opéra. Le programme dense et riche se déclinera en trois représentations par jour. Les mélomanes pourront apprécier des ténors italiens, la grande chorale de Chine, des sopranos mexicains, espagnols, africains, sud coréens, tunisiens, syriens, qui seront à l'affiche. Des Master Class aux profits des jeunes étudiants en musique algériens sont également prévus. « La nouveauté cette année, c'est le lieu du déroulement du festival », s'est réjoui Abdelkader Bouazara, commissaire du festival. « En plus des 1.400 places qu'il offre, le nouvel opéra d'Alger offre une technicité sonore et une formidable visualisation », ajoute le maestro algérien, Amine Kouider. Ce dernier a dirigé plusieurs grands orchestres de par le monde, dont l'Orchestre du Kirkov de l'Opéra de Saint-Pétersbourg, l'Orchestre international de Paris (France - de 1998 à 2004) et l'Orchestre philharmonique du Qatar (2010). A la soirée inaugurale, un public nombreux a assisté à un spectacle de musique symphonique dirigé d'une main de fer par ce dernier. La participation exceptionnelle de la Soprano algérienne, Amel Brahim-Djelloul, et du baryton français, Thomas Dolimais, a rehaussé le niveau de la soirée. Accompagnée par l'OSN, la première a gratifié la nombreuse assistance de célèbres chansons puisées du répertoire algérien, dont « Amedyaz » (Le poète) du chanteur Idir. Au cours de la soirée, un hommage a été rendu au grand artiste et compositeur, Mahboub Bati. L'Orchestre a servi des compositions et chansons tirées du riche répertoire de l'auteur de « Rah el ghali rah » qui continue d'inspirer de nombreux artistes du chaâbi. Le compositeur italien, Ennio Morricone, avec la diffusion d'un extrait de la bataille d'Alger, et la chanteuse sud-africaine, Miriam Makeba, mythique interprète d'« Anna Houra », ont été ressuscités. Le public, en majorité des familles, s'est délecté de la musique algérienne symphonisée. En première partie, le ton a été donné avec l'interprétation des quatre mouvements des préludes de Litz ainsi que des extraits de Mozart « algérianisé » avec l'introduction d'instruments algériens, des percussions, la cithare et le luth. Ambiance festive Jeudi dernier le festival s'est poursuivi avec les prestations de quatre orchestres qui se sont succédé durant plus de trois heures devant un public nombreux. L'Orchestre de l'Afrique du Sud a ouvert la soirée avec une dizaine de pièces aux contenus classique et populaire, rendues en deux parties dans une ambiance festive, caractérisant le tempérament sud-africain. Interprétées avec brio par des instrumentistes issus de grandes Ecoles de musique, de célèbres compositions dans les genres classique et gospel, à l'instar de Giuseppe Verdi (1813-1901), Franz Lahar ( 1870-1948), Giacomo Puccini (1858-1924) ou encore Nicholas Brodsky (1905-1958) respectivement, ont été servies au public, accompagnées de danses zoulous, dans des atmosphères de joie et de bien-être. Le pianiste japonais, Toshiki Usui, et sa compatriote, Enokido Fuyuki, au « Koto (harpe japonaise), composant le « Duo Yokohama Sinfonietta », ont produit un grand moment de musique, alignant dans un exercice de virtuoses six pièces, dans un genre traditionnel aux arrangements modernes. Entonnés par Enokido Fuyuki, des chants planants inspirant le patrimoine nippon, étaient soutenus au piano par un fond d'accompagnement psychédélique aux intervalles espacés et aux exigences techniques aigues dans une fusion des genres. Alliant l'authenticité du contenu à la modernité de la forme, le duo a fait bonne impression concluant avec « Libertango » du compositeur argentin, Astor Piazzola (1921-1992). Dans un tout autre registre, « La Chorale de chambre de l'Institut supérieur de musique de Syrie », dirigée par le chef de chœurs Missak Baghboudarian, a promené l'assistance dans une randonnée prolifique à travers une dizaine de pièces populaires du patrimoine proche-oriental. Entamant le voyage avec « Taleet ya mahla nourha » de Said Darwiche, les douze choristes dont six femmes, répartis sur les quatre pupitres soprano- alto pour les voix féminines et ténor-basses pour les voix masculines, ont transité dans une belle distribution polyphonique, par le Liban des Frères Rahbani, le folklore irakien, puis syrien, ajoutant à ce beau cocktail une virée traditionnelle mexicaine, pour terminer ce périple onirique en beauté avec « Leyletna » de Zaki Nassif. Sous la direction de Hafed Makni, les 30 musiciens l'Orchestre symphonique tunisien ont enfin choisi un florilège d'une dizaine d'œuvres de référence appartenant à de grands compositeurs de la musique universelle, mettant en valeur leur génie créatif, rendu dans la rigueur académique et la maîtrise technique. La voix suave à la tessiture large de la cantatrice Emira Dakhliya dans « Habanera »- Opéra Carmen de Georges Bizet (1838-1875), « Una voce poco fa » de Gioacchino Rossini (1792-1868), « Les noces de Figaro » de Wolfgan Amadeus Mozart (1756-1791), et la virtuosité et la maîtrise technique de l'harpiste française Maia Darmé dans « Concerto pour harpe » de François Adrien Boieldieu (1775-1834), ont donné au spectacle une solennité au ton relevé. Ce soir, à partir de 18h30 les ensembles de Suède, du Mexique et de la Corée du Sud devront se produire à l'opéra.