Les eaux acheminées depuis In Salah alimentent enfin les cités de Tamanrasset, suscitant une joie profonde des habitants, ponctuée de youyous, a constaté l'APS dans les quartiers Ech-Choumoue, Tahaggart Cherguia, Tahaggart Gherbia et Tafsit. L'arrivée de l'eau potable dans les domiciles, effective depuis samedi en fin de journée, se poursuivait mais de manière progressive en raison de «fuites sur le vieux réseau d'alimentation dont la construction date de 1976 et qui est devenu vétuste en raison de sa faible sollicitation», affirme Nour-Cherif Reggani, ingénieur d'Etat, cadre au service technique de l'unité locale de l'Algérienne des eaux (ADE) à Tamanrasset. Il explique que huit brigades d'intervention, dépêchées depuis plusieurs wilayas voisines, sont mobilisées pour réparer les avaries et colmater les fuites, en progressant «cité par cité» afin d'éviter le gaspillage de cette précieuse ressource. Selon ce responsable, l'opération concernera, dans un premier temps, les quartiers disposant de vieilles conduites, soit 80% de la population de la ville de Tamanrasset. Le reste des quartiers et des cités de la capitale de l'Ahaggar sera alimenté aussitôt après la réalisation, attendue prochainement, des réseaux d'alimentation, ajoute M. Reggani. Le directeur de wilaya de l'hydraulique, Khier Mohamed, a indiqué de son côté que l'étude de requalification, de modernisation et de distribution de l'eau potable, dans l'ensemble des cités de la ville Tamanrasset, a été confiée à deux bureaux d'étude, dont un étranger. L'opération, assure-t-il, a été inscrite en 2011 et les travaux débuteront dès le parachèvement des procédures de passation de marché. Dans les foyers de Tamanrasset, du moins ceux où les robinets «servent enfin à quelque chose», pour reprendre l'expression de Abdelhamid Bouiali, un chauffeur de taxi, la joie est à son comble. Une journaliste de l'APS a pu s'en rendre compte au domicile de Hamou Hamou, au cœur de la cité Ech-choumoue (centre de Tamanrasset), lorsque le précieux liquide se mit à couler du robinet de sa cuisine. Emu jusuqu'aux larmes, avouant un «profond soulagement», il fait part de sa «joie immense». Heureux de disposer enfin de l'eau courante, il l'est aussi de pouvoir «consacrer à autre chose» les 6.000 dinars qu'il économisait mensuellement, en moyenne, pour l'achat de citernes d'eau.