Les équilibres financiers de la Caisse nationale des retraites devront s'améliorer, d'ici à 2020 ou 2021, avec la mise en application de la nouvelle loi sur la retraite, dont le projet a été soumis, hier, à débat au Conseil de la nation. C'est ce qu'a indiqué, lors de la plénière, Mohamed El Ghazi, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, dans sa réponse aux membres de la Chambre haute. Pour sauver la CNR du risque de « faillite », le gouvernement a décidé, a-t-il expliqué, de revenir aux dispositions de la loi de 1983 fixant l'âge de la retraite à 60 ans. « Ce texte répond à la volonté du président de la République qui porte un grand intérêt à la classe ouvrière », a-t-il souligné. Il a rappelé, d'ailleurs, sa récente décision prolongeant de deux années l'application de la retraite proportionnelle. El Ghazi se dit convaincu de la nécessité du changement en raison de la situation financière « critique » de la CNR. Au sujet de la pénibilité des métiers, il a fait savoir qu'une commission nationale sera installée juste après la promulgation du projet de loi. « Les syndicats, les partis politiques et tous les acteurs concernés seront associés », a-t-il assuré. Dans son rapport préliminaire, la Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la solidarité nationale du Conseil de la nation a affirmé que les amendements prévus dans ladite loi comptaient parmi les acquis que l'Etat œuvre à réaliser, dans le cadre des réformes du secteur dans l'objectif d'assurer une couverture sociale globale de toutes les franges de la société. Solidarité entre générations Le régime algérien de retraite est exceptionnel et avantageux, comparé à d'autres systèmes européens qui fixent l'âge de la retraite à 62 ans. El Ghazi a profité de l'occasion pour inciter une certaine presse à la retenue, car elle fait « dans l'amplification ». Selon lui, « quelques travailleurs de l'éducation et de la santé ont décidé de retirer leur dossier de retraite à la dernière minute après avoir été « trompés » par quelques médias ». « Les autres dossiers seront traités avant le 31 décembre prochain », a-t-il annoncé. Tout en incitant l'employé à revendiquer ses droits, il a souligné que l'année 2017 sera celle du « contrôle ». « Les services de toutes les Caisses seront sur le terrain pour s'assurer de l'application de la loi », a-t-il soutenu. Lors des débats, Aïcha Barki a déploré l'absence d'une campagne de sensibilisation autour du projet afin d'éviter la polémique. Elle a salué la décision du président de la République de prolonger le délai de la retraite proportionnelle. Ahmed Bouziane a estimé que ce texte engendrera une hémorragie au sein des administrations, où le vide sera difficile à combler. Il propose de garantir la retraite à moins de 60 ans aux seuls imams, enseignants du primaire et aux paramédicaux. Mohamed Kaysari a demandé l'accélération de l'étude ayant trait à la pénibilité des métiers. Lors de la présentation du projet, El Ghazi a souligné que la loi sur la retraite vise à adapter la référence législative de gestion de la Cnas et à assurer sa pérennité, en adéquation avec les développements socioéconomiques et démographiques. Le régime national de retraite constitue l'un des principaux fondements de la solidarité nationale notamment intergénérationnelle, a indiqué le ministre, ajoutant que le régime assurait plus de 3 millions de pensions de retraite.