La crainte des parents quant à la vaccination de leurs enfants, suite au décès de plusieurs nourrissons, est-elle justifiée ? Le non-respect du calendrier vaccinal pourrait-il influencer l'état de santé de ces derniers ? Autant de questions que se posent des parents qui refusent carrément de faire vacciner leurs enfants. Ce refus concerne spécialement le vaccin du deuxième mois, après celui du BCG, administré dès la naissance au niveau de l'enceinte hospitalière où s'est déroulé l'accouchement. B. Lamia, maman d'un deuxième enfant, dit clairement refuser de vacciner son enfant. « Au deuxième jour de sa naissance, le personnel médical de l'hôpital Nefissa-Hamoud (ex-Parnet) où j'ai accouché ont vacciné mon enfant sans aucun problème contre le BCG. Mais les informations sur le décès de bébés juste après leur vaccination m'ont dissuadée de poursuivre le calendrier vaccinal. » Allaité au sein, « l'enfant est suffisamment immunisé. J'attends le troisième mois pour reprendre la vaccination », nous confie cette maman pour qui « l'enfant sera alors plus robuste ». Paradoxalement, Salima, mère d'une fille de quinze jours, se veut rassurée. « La vaccination doit se faire. Elle reste le meilleur rempart contre les maladies. Je dois prendre mes précautions et faire vacciner ma fille, d'autant que le Pentavalent suspecté d'être à l'origine des premiers décès a été retiré et remplacé par deux anciens vaccins. » L'appel du ministère de la Santé pour la reprise de l'opération de vaccination des enfants dès le 20 décembre dernier, après plusieurs mois de suspension, semble être entendu. Les nourrissons qui n'ont pas été vaccinés feront l'objet d'un calendrier de rattrapage et de consolidation à l'âge de 6 ans. Le ministère avait annoncé officiellement le retour à l'ancienne formule de vaccination non combinée introduite depuis 2003. « Compte tenu de la recommandation du comité national d'experts de la vaccination de procéder aux séances de rattrapage avant la fin décembre dernier, délai qui n'affecte ni la réponse immunitaire ni la protection des enfants éligibles à cette vaccination », soulignait son communiqué. La direction de la prévention du ministère de la Santé, qui rappelle que le nouveau calendrier vaccinal est maintenu, souligne que l'organisation des séances de rattrapage des enfants par le vaccin tétravalent associé au vaccin monovalent devra se faire de manière organisée et graduelle. Le ministère de la Santé rappelle aussi que la vaccination demeure une priorité de santé publique. Contactée, le Dr Soumia, pédiatre à Bab Ezzouar, tout en soutenant qu'elle ne vaccine pas au niveau de son cabinet, conseille « vivement le respect du calendrier ». « Les autorités sanitaires ont répondu positivement aux craintes des parents en stoppant la vaccination pour quelques mois et le retrait du vaccin incriminé. » Selon elle, « nous ne pouvons négliger la santé d'un enfant ». Toutefois, elle préconise « le respect des conditions d'admission. Un vaccin non périmé et un enfant en bonne santé sans fièvre le jour du vaccin ».