Une vingtaine de personnes, conduites par le président d'honneur de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH), Me Ali Yahia Abdennour, a tenté de nouveau, hier, d'organiser une marche à partir de la place du 1er Mai vers la place des Martyrs. Le dispositif sécuritaire, moins déployé qu'auparavant, n'a pas eu de mal à empêcher le groupuscule de manifestants, partisans de la CNCD. Au côté du Me Ali Yahia, quelques députés du RCD et des militants du MDS et du PLD étaient également présents à cet énième rendez-vous manqué, le 9e depuis le12 février dernier. Le président du RCD, Saïd Sadi, n'a pas pris part à cette marche qui n'a pas été, rappelons-le, autorisée par l'administration. L'atmosphère est similaire aux précédents samedis : Les habituels slogans, hostiles à l'Etat, ont été brandis par les manifestants et, de l'autre côté de la place, un autre groupe, manifestement contre l'organisation de la marche, est visible sur les lieux. Des barrières métalliques disposées sur les trottoirs empêchaient tout rassemblement tandis que les forces de l'ordre facilitaient la circulation automobile, évitant tout débordement du groupe sur la voie publique. Dans une déclaration aux représentants des médias, moins présents eux aussi, le président d'honneur de la Laddh dira qu'«en dépit de la faible mobilisation des citoyens et l'empêchement par la police, la Coordination reste déterminée à marcher tous les samedis jusqu'à satisfaction de sa revendication principale qui est le changement de système politique en Algérie et l'instauration d'un Etat de droit». Après trois quarts d'heure environ de regroupement, les manifestants se sont dispersés dans le calme. Les services de la wilaya d'Alger ont affirmé l'interdiction d'organiser toute marche à Alger sous motif du maintien de l'ordre public. L'administration de la wilaya propose, en revanche, des salles pour l'organisation de meetings populaires. Notons que la CNCD tiendra une réunion, ce matin, au siège du parti du RCD à Alger, pour dresser le bilan de la manifestation d'hier et débattre éventuellement des actions à venir.