Un colloque international sur les sondages d'opinions et les mesures d'audience en Algérie, premier du genre, s'est ouvert, hier, à Alger, sous le haut patronage du président de la République. En toile de fond, l'éventuelle mise en place d'une institution nationale sur le sondage et l'élaboration d'un texte juridique en ce sens. C'est ce qui ressort en substance de cette rencontre de trois jours qui se tient à l'hôtel El Riadh, en présence d'experts internationaux et nationaux, d'universitaires de diverses disciplines. M. Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a affirmé, à l'ouverture de cette rencontre, que «le traitement de cette problématique constitue une démarche audacieuse entamée par l'université algérienne et plus précisément par l'université de la formation continue» devant ouvrir le débat sur une question d'envergure nationale, ayant plusieurs facettes, le but étant de cerner l'opinion publique, enjeux de tous les gouvernements. L'accumulation de moult données sur les politiques sectorielles et les études économiques concernant le comportement de l'électeur et du consommateur, doivent être répertoriées pour être mises à profit à moyen et long terme, dira le ministre, en faisant remarquer que notre pays maîtrise les études quantitatives, mais elle a besoin aujourd'hui plus qu'hier de cerner les études qualitatives, dans l'ambition de comprendre les phénomènes de société, de manière à faciliter la prise de décision sur tous les plans. Cette rencontre est organisée en réponse au développement de la pratique des sondages dans notre pays et de la nécessité de se situer par rapport aux pays qui ont une expérience dans ce domaine, a indiqué, pour sa part, le recteur de l'université de la Formation continue (UFC), M. Abdeldjebar Lemnouar, précisant dans la foulée que les recommandations de ce colloque traitant d'un sujet étroitement lié à la bonne gouvernance seront prises en compte par les autorités publiques dans l'optique d'élaborer des lois en ce sens et de mettre en place une institution nationale de sondage. Chose qui n'existait pas par le passé. Cependant, l'Algérie a-t-elle les moyens de sa politique ? Le Recteur de l'UFC est convaincu que ce choix s'impose et s'affirme en fonction du développement mondial galopant, ne connaissant aucune limite. Ce colloque vise, de ce fait, à apporter des «éclairages» aux différents stades de l'élaboration des sondages tant du point de vue théorique que méthodologique. Selon M. Lemnouar, cette rencontre ambitionne de «sortir avec des orientations précises quant aux actions à mener à court terme aussi bien sur le plan opérationnel que dans le domaine de la recherche afin de rendre la pratique du sondage plus transparente et plus professionnelle dans notre pays».