A la veille de la tenue d'une réunion du Conseil de sécurité sur le conflit sahraoui pour renouveler le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental, le président de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) a souhaité que la France ne continue pas, comme c'est le cas aujourd'hui, d'empêcher l'avènement de la paix dans la région. Intervenant à l'ouverture du 6e congrès de l'Union nationale des femmes sahraouies, qui prend fin aujourd'hui, M. Abdelaziz a critiqué la «sélectivité» et les «doubles standards» de la France quand il s'agit des droits de l'homme et des peuples, qui donnent lieu à «des interventions fermes et rapides dans certains cas et l'indifférence, voire la complicité avec les coupables dans d'autres». Le discours musclé du chef de l'Etat sahraoui contre la France intervient alors qu'une délégation de 92 élus et représentants de la société civile française est arrivée vendredi à Tindouf en visite de solidarité dans les camps des réfugiés. Ses membres ont fustigé, hier, la position française sur la question sahraouie en dénonçant en particulier son «parti pris pour le Maroc». «La France n'est pas pour les droits de l'homme, même si au niveau international elle essaie de démontrer le contraire. La France est plutôt pour le droit de l'argent et de l'économie», déclare Mireille Mavrides, élue du parti communiste français et présidente du Comité femmes solidaires de Marseille.Le président sahraoui appelle l'ONU à assumer son entière responsabilité dans le parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental et à doter la MINURSO d'un mécanisme de protection des droits de l'homme, joignant ainsi sa voix à celles qui se sont levées ces derniers temps pour exiger l'élargissement de la mission du MINURSO.M. Abdelaziz a exhorté, dans le même discours, les Nations unies à exercer des pressions sur le Maroc pour faire «libérer tous les prisonniers politiques sahraouis arrêtés avant et après l'agression militaire contre le camp de Gdeim Izik, près d'El Ayoun, et pour que la lumière soit faite aussi sur le sort des 600 disparus sahraouis depuis l'invasion marocaine en 1975». «Le Maroc doit cesser sa politique de colonisation et de pillage effréné des ressources naturelles sahraouies», a-t-il martelé