La wilaya de Guelma a abrité, hier, les cérémonies officielles des massacres du 8 Mai 1945 en présence du ministre des Moudjahidine, Mohamed-Cherif Abbas qui a ouvert le 9e colloque international organisé annuellement dans cette ville en commémoration de ces massacres perpétrés par l'armée coloniale dans plusieurs régions du pays, en particulier à Guelma, Sétif et Kherrata. Lors de son allocution d'ouverture de cette rencontre, le ministre des Moudjahidine a notamment souligné, devant un parterre d'universitaires, de chercheurs, d'historiens algériens et étrangers, ainsi que d'étudiants, que la répression qui s'est abattue sur un peuple innocent, il y a 66 ans, avec une sauvagerie inouïe, «représente une page douloureuse de l'Histoire que l'Algérie ne peut tourner». Evoquant les relations entre l'Algérie et la France, aujourd'hui, M. Abbas a estimé qu'elles «ne pourront être construites sur de bonnes bases et de manière durable que lorsque la France aura reconnu ses crimes en Algérie». «MARCHE DE LA FIDELITE» AUX MARTYRS À SETIF Plusieurs milliers de personnes ont participé, hier, à Sétif à la «Marche de la fidélité» organisée traditionnellement dans la capitale des Hauts plateaux en hommage et en signe de fidélité aux martyrs tombés au cours des massacres du 8 mai 1945. La procession, empruntant le même itinéraire qu'il y a 66 ans, s'est ébranlée de la mosquée El Ghaffari (ex-mosquée de la Gare) pour descendre une partie de l'avenue du 1er Novembre et s'immobiliser ensuite, au cœur de l'avenue du 8 Mai 1945, devant la stèle érigée à l'endroit même où s'écroula le premier martyr de ces massacres, Bouzid Saâl. Une gerbe de fleurs a été mise au pied de cette stèle frappée du portrait de ce scout alors âgé de 22 ans, abattu par un commissaire de police parce qu'il refusait d'abaisser l'étendard national. Non loin de là, dans l'immense espace Internet d'Algérie Télécom, une riche exposition de timbres-poste, fruit du travail de philatélistes locaux, a été inaugurée, avant l'exécution, sur la Place de l'Indépendance où trône la mythique statue de Ain Fouara, de chants patriotiques par une chorale d'un millier d'écoliers vêtus des couleurs nationales. La délégation officielle s'est ensuite rendue au jardin Emir Abdelkader pour admirer le travail de dizaines d'enfants participant à un concours de dessins sur le thème du 8 Mai 1945. En début de matinée, des centaines de personnes ont déposé une gerbe de fleurs a été déposée devant la fosse commune creusée par les forces d'occupation coloniales pour faire disparaître des dizaines de victimes du 8 mai 1945. ALGER COMMEMORE L'EVÈNEMENT À l'occasion du 66e anniversaire des massacres commis par le colonialisme le 8 mai 1945, le comité de wilaya d'Alger chargé de la célébration des journées et fêtes nationales, a choisi cette année la commune de Bab Ezzouar pour commémorer l'évènement. Ainsi, après avoir observé un hommage aux sacrifices des Chouhadas au cimetière des martyrs, les autorités locales des représentants d'associations se sont dirigés vers la cité Sorecal où elles ont inauguré un monument historique en l'honneur des victimes. On a également baptisé l'école de la cité «El Djarf 2» du nom du martyr «Messaoudi Mohamed», le CEM de la cité «Ismail Yefsah» du nom des frères martyrs «Medouar» et l'école de la Soumam du nom du martyr «Bensaci Abdelkader». Les 56 autres communes de la wilaya d'Alger ont, pour leur part, célébré l'évènement en coordination avec les associations sportives, culturelles et les représentations locales des organisations de la famille révolutionnaire.