des partis se démarquant les uns par rapport aux autres par des positions qui nuancent leurs perceptions respectives de ce dialogue, d'où se dégagent trois visions. Les dernières décisions prises par le Président de la République de donner corps à plusieurs formes de dialogues qui associent tous les acteurs concernés, n'ont pas tardé à se concrétiser en espaces, soit déjà constitués comme c'est le cas de la Commission que préside le président de la Chambre haute, soit en perspective de l'être, c'est le cas de la tripartite, elle-même structurée en espace de dialogue social et en espace de dialogue économique. Il est important que des décisions de portée politique ou autres suscitent une effervescence au sein de la classe politique et des acteurs sociaux et économiques. La scène nationale, avec ses différents espaces, n'a pas manqué de se mettre en ébullition cette semaine écoulée qui fut l'espace d'un début d'action de la commission de Bensalah et d'un début de préparation de la tripartite prévue en septembre. Entre ceux qui se font les détracteurs déclarés de telle chose et de telle décision, il y a ceux qui tentent de nuancer les échecs, et d'autres qui entendent relativiser les succès. Bref, ça dialogue partout, à tous les niveaux, et l'on n'est actuellement encore qu'à la phase de préparation du vrai dialogue. DIALOGUE POLITIQUE Le commentaire sur le sujet a eu, depuis son annonce par le Président, une belle fortune médiatique et l'on sait, à peu près, tout des perspectives, de ce qui a été déjà entrepris et des prises de contact en cours en vue de ce dialogue. Cela n'empêche pas le jeu politique de se poursuivre, des partis se démarquant les uns par rapport aux autres par des positions qui nuancent leurs perceptions respectives de ce dialogue, d'où se dégagent trois visions. La première est celle des partis de l'Alliance présidentielle qui considèrent que la démarche est intéressante, croyant aux vertus d'un dialogue qui leur donne l'opportunité de peser de leur poids politique pour promouvoir le système de gouvernance qui leur semble le mieux convenir à l'Algérie et aux Algériens. Si le MSP se distingue par une position en faveur du régime parlementaire qu'il estime être plus garant de l'alternance au pouvoir, le FLN et le RND, eux, à travers les confidences successives de certains parmi leurs représentants estiment que le régime présidentiel convient mieux. La deuxième position est celle des partis de l'opposition tels que le PT, le FNA,… qui, tout en appelant à une constituante qu'ils estiment être le bon moyen pour favoriser un véritable changement en Algérie, n'en seraient pas moins enclins, dans le cas où leur appel n'a pas trouvé les échos qu'ils en attendent, à s'asseoir à la table de la commission installée par le Président que préside Abdelkader Bensalah, secondé par d'autres personnalités nationales. Ces partis se sont d'ailleurs très vite ralliés au principe de réformes politiques prôné par le président de la République, sans s'empêcher de refléter, toutefois, à travers l'appel à une constituante, une partie des aspirations de leurs bases respectives, la constituante impliquant un processus électoral libre devant déboucher sur la rédaction d'une constitution devant organiser un nouveau système politique du pays. La troisième position est celle du FFS et du RCD qui rivalisent d'opposition face à la classe politique au pouvoir, non sans se distinguer l'un par rapport à l'autre, par des formules différentes de «sortie de crise». La formation d'Aït Ahmed préconise une constituante qui implique un processus électoral libre devant déboucher sur la rédaction d'une constitution devant organiser le nouveau régime politique du pays. Alors que la formation de Saïd Sadi défend sa Plate-forme pour le changement démocratique et prévoit, en cela, la tenue d'une conférence nationale à laquelle il sera confié la mission de désigner un Conseil national de transition démocratique (CNTD), celui-ci devant procéder à la dissolution de toutes les institutions élues, à la nomination d'un gouvernement de transition et à la rédaction d'une Constitution. Les deux formations semblent, en tout cas, tendre vers une auto-exclusion des concertations menées par la commission. Ce qui n'enlève rien à la volonté de dialogue qui s'est affichée ces dernières semaines et qui a eu le mérite, sinon de susciter un consensus qui semble très difficile, du moins d'avoir favorisé un dialogue politique à travers lequel les Algériens peuvent se situer. LE DIALOGUE SOCIAL… C'est par excellence le dialogue qui se mène de la manière la plus intense, et cela depuis le début de l'année 2011, favorisant des avancées inédites en matière de revendications sociales, qui ont touché pratiquement l'ensemble des corps de métier et tous les pans de la société, avec une prise en charge rapide et conséquente des attentes et des revendications. La question du chômage des jeunes, alors prise en charge dans le cadre de mécanismes d'insertion professionnelle et de création de micro-entreprise, a fait l'objet d'une accélération et d'une intensification de ces mécanismes et d'une plus grande mobilisation des acteurs chargés de ces dossiers, cela d'autant que des modifications dans les dispositions ont rendu ces mécanismes plus accessibles et, désormais, ouverts à des catégories de chômeurs qui n'étaient pas éligibles auparavant. Pour ce qui est de la question du logement, elle a fait l'objet d'engagements renouvelés de la part du chef de l'Etat afin de veiller à ce que les attributions des logements se fassent, aujourd'hui plus que jamais, dans les conditions de transparence et d'équité les plus rigoureuses. Pour ce qui est de la question salariale, la plus importante et la plus essentielle dans une société minée par la cherté de la vie et par la spéculation, on peut dire, sans risque d'exagérer, que jamais elle ne trouva d'aussi promptes et d'aussi bonnes réponses que ces derniers mois, prouvant que l'écoute et le dialogue pouvaient mener à une perception juste des attentes de la majorité et donc aussi à des réponses tout aussi justes à ces attentes. … ET ECONOMIQUE Après avoir mené à bien le dialogue social concernant 60 % des dossiers sociaux au sein des 30 fédérations qui composent la Centrale syndicale, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) est disposée à mener un dialogue à rebours afin de plaider la cause de l'économie et de la productivité. C'est ce qui est avancé, de la manière la plus solennelle, par le SG de cette organisation, qui dit aller à la tripartite du 28 mai, également pour appeler à une plus grande régulation afin de neutraliser la spéculation qui pourrait empêcher les augmentations salariales d'avoir les effets escomptés, pour défendre la cause des travailleurs des entreprises étrangères, et bien d'autres questions.Ce parti pris de l'UGTA ne signifie pas que l'économie n'a pas de porte-parole attitrés que sont les organisations patronales, dont le FCE, qui prend part aussi au dialogue avec le gouvernement. Les patrons, eux, vont à la tripartite avec un dossier constitué de plusieurs éléments, dont le plus urgent pour et selon eux serait le Crédoc qui continue de faire l'objet de perceptions différentes quant à ces effets sur la fluidité des opérations de commerce international. Quoi qu'il en soit, et en vue du rendez-vous du 28 mai, les organisations patronales comptent encore tenir des conclaves afin de se concerter sur tous les problèmes qui entravent les Pme-Pmi, pour les soumettre au dialogue devant les pouvoirs publics et l'UGTA.