L'exigence de la consécration de l' Etat de droit a été réaffirmée, hier après-midi, par le président du Syndicat national des magistrats, M. Laidouni, et le responsable du Bâtonnat national, M. Mustapha El Anwar, reçus par l'instance chargée d'élaborer le rapport sur les réformes politiques. Ils ont fait de courtes déclarations juste après leur sortie de l'audience que l'un et l'autre ont qualifiée de «chaleureuse». Les deux personnalités ont souligné l'importance dans un Etat républicain «l'indépendance de la justice». M. Laidouni a indiqué que «le respect de la loi est le garant qui donnera son sens à la démocratie où le judicaire doit être au même niveau que le législatif et l'exécutif ». Il a ensuite plaidé pour la restructuration du Conseil supérieur de la magistrature et la promotion de la culture juridique. Selon lui, «les juges doivent prendre part à toutes les étapes des élections des membres de celui-ci». Evoquant les prochaines élections législatives, il a proposé à ce qu'elles se tiennent sous le contrôle de magistrats à toutes les étapes. Il s'est enfin réjoui de la dépénalisation du délit de presse tout en insistant sur les droits des citoyens à se défendre contre la calomnie et la diffamation. «Le règne des lois civiles doit s'exercer aussi en la matière», a-t-il soutenu. M. Mustapha El Anwar, de son côté, a estimé au nom des avocats que «l'indépendance de la justice n'est pas seulement le droit des juges mais celui de la défense et des citoyens dont les droits doivent être consacrés».