Deux singulières affaires seront au centre de la prochaine session criminelle d'Oran qui s'ouvrira à la fin du mois pour être rejugées. Ces deux affaires avaient été soulevées en novembre 2010, lors des fameux événements entre l'Algérie et l'Egypte, ce qui ne leur avait pas donné toute la publicité exigée par leur ampleur. Le premier procès a trait à la fameuse affaire dite «Claude Genova», du nom du parrain de la mafia française, assassiné le 22 août 1994 à Paris par Kadda Hadjadj, son garde du corps, pour le compte d'un clan concurrent. L'auteur du crime, un Algérien de 54 ans, originaire de Khenchela, était, une année après son forfait, rentré en Algérie pour blanchir l'argent gagné à la suite du meurtre du caïd parisien, en l'investissant dans l'immobilier et des installations touristiques, dont le fameux hôtel-cabaret «Le Casino», sur la Corniche oranaise. Jugé par contumace en 2003, en France, il avait écopé de 30 ans de réclusion criminelle. Arrêté le 24 novembre 2008 par la PJ d'Oran à la suite d'un mandat d'arrêt international, il avait bénéficié du dispositif de l'extinction de peine (10 ans). Mais le procureur d'Oran a jugé nécessaire de faire appel en demandant de requalifier l'affaire en homicide volontaire. Le deuxième procès concernera Mohamed Ibrahim, un employé égyptien à Arzew alors qu'il s'adonnait à l'espionnage des installations pétrolières dans le pôle pétrochimique oranais et de sites de souveraineté au profit de son pays. Arrêté le 24 novembre 2008, à la suite de l'envoi de CD contenant des photos des installations d'Arzew et d'un autre site stratégique à l'est du pays, il avait été condamné par le tribunal d'Oran à une peine de 15 ans de prison ferme. Ce soudeur de 24 ans qui exerçait à Arzew, au sein d'une entreprise égyptienne de maintenance de matériel pétrolier, avait également enrôlé pour son travail d'espionnage, une jeune femme de Sétif qui, après arrestation et jugement, a écopé de 10 ans de prison pour trahison. Le pot aux roses avait été découvert par un agent de sécurité du port que l'Egyptien avait tenté de soudoyer pour l'enrôler.