Photo : Lylia M. «Les enjeux de l'économie informelle», c'est le thème développé, hier, par Dr Harrold, chercheur américaine en économie au forum du quotidien El Chaâb. Avant d'ouvrir le débat, l'invitée du journal s'est attardée sur les différentes étapes qu'a connues l'économie algérienne depuis l'indépendance jusqu'à ce jour. Elle a souligné que dans le cadre de ses recherches, elle a dû constater la prolifération sans cesse du secteur de l'informel en Algérie à un point où il a réussi à accaparer la moitié du marché local. En se référant à des sociologues et à des études réalisées par des organisations non gouvernementales, Dr Harrold a indiqué que 50 % de la masse monétaire est injectée dans le circuit parallèle. Selon la conférencière, cet état de fait ne peut en aucun cas être le résultat du système de l'économie libérale adoptée par l'Algérie. L'oratrice soutient qu'il est vrai que l'économie informelle est plus visible actuellement avec l'ouverture du marché mais cela ne veut guère signifier qu'elle n'existait pas auparavant. «Dans les années 60-70 à l'époque du socialisme, les citoyens, notamment les plus démunis, ont eu recours à l'informel pour subvenir à leurs besoins», a-t-elle noté avant d'ajouter que l'informel a toujours été un soutien au niveau de vie des citoyens. Elle a ajouté dans la foulée qu'au fil du temps, l'Algérie a «essayé d'intégrer une économie moderne, la volonté existe et des efforts ont été consentis dans ce cadre». Prônant le libéralisme comme model type de l'économie pour lutter contre ce phénomène, l'invitée du forum d'El Chaâb estime que «plus l'économie est encadrée, plus l'informel prend de l'ampleur». Sur la lancée, Dr Harrold a fait remarquer qu'en Algérie, le marché parallèle touche un éventail de produits même ceux qui sont censés être plus «sécurisés». Elle a cité ainsi l'exemple de la devise. «L'achat et la vente de la devise se font en plein jour dans les ruelles, pas très loin des banques, sous le regard des agents de sûreté », a-t-elle indiqué avant d'ajouter : «Je n'arrive pas à comprendre l'attitude de l'Etat algérien». Ceci dit, Dr Harrold a mis l'accent sur le rôle important de l'Etat pour la stabilisation et le développement de l'économie nationale. Pour reprendre ses dires, l'informel, comparativement au formel, constitue un secteur dans lequel «il y a une dynamique plus forte pour ramasser les capitaux, d'où l'impératif de l'intervention de l'Etat » , a-t- elle indiqué.