Le libre arbitre et la nature fondamentalement oppressive et inhumaine de l'occupation coloniale illégale se manifestent dans une campagne démentielle de pure négation du fait et l'identité nationale sahraouie. Hier seulement, en moins de 24 heures le tribunal de Salé a commis un jugement expéditif, d'une rare célérité faut-il le répéter, prononcé contre une citoyenne sahraouie d'El Ayoune, As-Salaka Dahane, qui s'est rendue coupable d'une visite rendue à son frère Brahim arrêté le 8 octobre à son retour à Dar El-Beida en compagnie de 6 autres militants des droits de l'Homme. Le libre arbitre et la nature fondamentalement oppressive et inhumaine de l'occupation coloniale illégale se manifestent dans une campagne démentielle de pure négation du fait et l'identité nationale sahraouie. Es-Salaka et Brahim sont doublement victimes du néo-apartheid aux frontières occidentales du Maghreb digne de sa copie israélienne. Du mur de la Cisjordanie à l'autre « mur de la honte » de triste inspiration, la bantoustanisation anachronique instaure le régime honni de la discrimination raciale et de la séparation familiale. Au cœur d'El Ayoune, le drame humain faussement ignoré est la quintessence du « droit humanitaire » estampillé du sceau infâme des intérêts commerciaux des puissants primant sur la force de la légalité internationale. Au délit d' « appartenance familiale » sanctionnant la sœur de deux mois d'emprisonnement et d'une amende de 500 dirhams, se greffent les atteintes à la libre circulation de son frère, militant des droits de l'homme de son état, arrêté sur la passerelle de l'avion dés son atterrissage à l'aéroport de Dar El-Beida. Le groupe des 7 militants sahraouis (Ali Salem Tamek, Ahmed Naceri, Idagja Lachgare, Saleh Loubihi, Yahdith Ettarouzi Rachid Segayer) vit l'enfer des cellules souterraines, de l'isolement, de l'humiliation et des vexations si caractéristiques de l'univers carcéral de la monarchie aux abois. A l'autre bout des frontières mauritano-sahraoui, au niveau du poste frontalier de Bir Guendouz précisément, le refoulement systématique du groupe des 6 (l'emblématique Soultana Khaya, l'étudiante éborgnée, Sidi Mohamed Dadach Larbi Mesaoud, Ahmed Sebai, Brahim Smaili, Atigo Barray), de retour d'une visite à la communauté sahraouie, procéde de la logique de terreur généralisée. Au pied du mur, l'occupant marocain verse dans une escalade fermement dénoncée au siége de l'ambassade sahraoui à Alger par Brahim Ghali. Le 5 octobre catalyseur des dépassements en tous genres et en tout lieu décline sur l'exacerbation de l'appareil répressif et judiciaire en perte de crédibilité : des procès sans un minimum de garantie des droits intangible de défense des accusés, une enquête des 7 de Dar El-beida dont le sort est inconnu présentée à la cour martiale, une vague d'arrestations à Sale de tout sahraoui suspecté de liens de parenté ou de sympathie avec les militants sahraouis détenus, des intimidations pour provoquer un mouvement de désolidarisation. C'est pour cela que les « muscles brandis » par le Ministre marocain, en déplacement à El Ayoune, concrétisent une volonté claire de taire à jamais la voix de la liberté et de la liberté d'expression durement y compris dans les rangs des certains médias marocains. Face au tollé général suscité par les graves manquements au droit humanitaire, la seule diversion s'impose au royaume de la myopie politique et de la négation des droits de l'homme pour saper les fondements du climat de confiance qui mobilisent tous les efforts de l'envoyé onusien. En témoigne le sursaut humanitaire des sénateurs américains dans l'affaire des 7 militants sahraouis entourée du silence assourdissant de l'Union Européenne des droits de l'homme à double standard. Dans le contexte de la reprise du processus de négociations, l'indifférence coupable de l'UE, l'impuissance du parlement européen, la passivité de l'Union africaine, en co-partenaire privilégié avec l'Onu tenues l'une et l'autre de satisfaire aux exigence e la mission de paix, et le rôle défaillant des instances de surveillance du processus référendaire (la Minurso, présente sur le terrain depuis le 6 septembre 1991 en l'occurrence) légitime l'appel de l'ambassadeur sahraoui à Alger lancé à l'effet de veiller à la protection des populations sahraouies et, surtout, préservé la dynamique de paix jusque là favorisée par le peuple en résistance légitime.