« Si un dialogue doit se poursuivre, il ne portera pas sur les questions techniques» rétorquent Britanniques, Français et Américains aux Iraniens. Les directeurs politiques des ministères des Affaires étrangères du Groupe des Six (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne) se sont retrouvés hier à Bruxelles avec Javier Solana, le diplomate en chef de l'Union européenne et intermédiaire des Six auprès de l'Iran, pour adapter leur position après la fin de non-recevoir iranienne à l'offre qu'ils lui ont faite le 21 octobre dernier à Vienne pour encadrer l'enrichissement de son uranium. Tout en jugeant que l'Iran n'a pas répondu « positivement » l'offre de l'AIEA, ils l'ont appelé à reprendre le dialogue. « Nous avons fait un examen technique et économique (...) Très certainement, nous ne transférerons pas à l'étranger notre uranium enrichi à 3,5% » déclare Manouchehr Mottaki, le chef de la diplomatie iranienne juste avant une déclaration explicite du Président Ahmadinejad : « s'ils acceptent de débloquer les biens iraniens qu'ils ont gelé, qu'ils respectent et reconnaissent les droits de la nation iranienne, alors nous accepterons d'entretenir une relation constructive avec les Occidentaux ». Même si Mohamed ElBaradei, le directeur général sortant de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), estime que la réponse de Téhéran n'est pas définitive, - « nous n'avons pas reçu de réponse écrite de la part de l'Iran. Ce que j'ai obtenu bien-sûr, c'est une réponse orale qui dit en gros : nous avons besoin de garder toute la matière uranium en Iran jusqu'à ce que nous obtenions le combustible » dit-il espérant « un accord d'ici à la fin de l'année » et que les Iraniens « ne manqueront pas cette opportunité unique et fugace » - les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne amorcent le virage des discussions vers des sanctions. « Au cours des prochaines semaines, nous allons étudier un ensemble de possibles mesures à mettre en œuvre qui montreront à l'Iran notre détermination » déclare depuis Séoul, Barack Obama, le président américain. L'Iran qui subit depuis décembre 2006 trois résolutions de l'ONU assorties de sanctions, les balaie d'emblée. « Les sanctions et les embargos, langages des années 60 et 70 n'ont servi à rien » disent ses responsables invitant les « six » à une nouvelle réunion à Vienne sous l'égide de l'AIEA. « Si un dialogue doit se poursuivre, il ne portera pas sur les questions techniques» rétorquent britanniques, français et américains aux Iraniens évoquent depuis mercredi d'un possible échange simultané de l'uranium faiblement enrichi contre du combustible mais sur le territoire iranien et sans le transfert préalable de l'uranium iranien vers l'étranger. En parallèle à cette rencontre de Bruxelles, le chef de la diplomatie turque, Ahmed Davutoglu a rencontré le président iranien à Tabriz, dans le nord du pays pour discuter du dossier nucléaire controversé.