Photo: Makine F. Les gestionnaires de marchés de gros en fruits et légumes, adjudicataires ou propriétaires, sont tenus de réserver le quart des recettes provenant des droits d'entrée à l'entretien et au nettoiement. C'est ce que rappelle une note du ministère du Commerce publiée récemment. Cette disposition est incluse dans le cahier des charges-type régissant les marchés de gros de fruits et légumes. La note du ministère du Commerce a été prise en application du décret exécutif du 12 mai 2009 fixant les conditions et les modalités d'implantation des espaces commerciaux et d'exercice de certaines activités commerciales. Elle reconnaît que les réaménagements apportés à l'exercice de l'activité commerciale se fondent sur le constat frappant observé au niveau des marchés de gros des fruits et légumes dont le fonctionnement se caractérise par «la gestion et l'organisation défaillantes de ces espaces par les adjudicataires et les organismes de gestion ; enceintes commerciales totalement abandonnées en matière d'hygiène, de salubrité et d'entretien, l'exercice de nombreuses activités commerciales nuisibles aux citoyens et à l'environnement …». Ces espaces sont le lieu de transactions informelles importantes en raison surtout de l'opacité totale dans les transactions commerciales (absence de factures et non utilisation des chèques) à tel point qu'il est difficile d'évaluer d'une manière correcte le chiffre exact qui est réalisé par les gestionnaires de ces espaces. De plus, la revente qui caractérise le marché des fruits et légumes, la prolifération des intermédiaires qui effectuent des reventes successives d'un même produit- laisse échapper une grande masse de revenus qui sont soustraits aussi bien à l'impôt qu'au réinvestissement …. Cette mesure entre dans le cadre d'une démarche plus globale qui inclut la gestion rationnelle des espaces, la souscription d'une assurance et des dispositifs anti-incendie. Le ministère du Commerce semble vouloir prendre les choses en main en réhabilitant ces espaces et en les réglementant davantage dans le sens d'une régulation des flux et de maîtrise des prix. Car, il faut le reconnaître, le marché des fruits et légumes chez nous est dominé par l'activité parallèle avec seulement la moitié des échanges qui transitent par ces structures. La production qu'il s'agisse de fruits ou de légumes atterrit sur le marché parallèle ou est livrée au secteur de la transformation. L'Algérie ne dispose, à en croire les statistiques du ministère du Commerce, que de 42 marchés de gros opérationnels. Neuf sont en projet. « L'objectif du gouvernement est d'ouvrir de nouveaux espaces de commerce. On prévoit ainsi de lancer 50 marchés de gros, quatre à vocation nationale et 21 d'intérêt régional pour couvrir trois ou quatre wilayas et enfin 25 autres de dimension locale pour répondre aux besoins des détaillants et des petits producteurs», indique un cadre du ministère du Commerce.