Photo: Fouad S. Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutique est catégorique. A partir de l'année en cours, les exploitants étrangers ne prendront plus part à la campagne de pêche au thon rouge dans les eaux sous juridiction algérienne, désormais réservée aux opérateurs locaux. Cette décision est prise après que la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique ait décidé de ne plus attribuer la pêche de ce prédateur aux pays tiers, obligeant chaque pays à baisser son quota et utiliser ses propres moyens. Devant la persistance de la menace d'extinction de cette espèce animale, la commission en question a décidé, en 2009, de réduire le quota de pêche autorisé à 13.500 tonnes en 2010 contre 19.500 tonnes l'année d'avant. Notre pays accorde chaque année des licences de pêche des grands migrateurs halieutiques à durée déterminée du 1er au 31 mai, alors que durant la campagne 2009, un quota d'affrètement de 223,4 tonnes a été proposé aux exploitants étrangers. Le ministère souligne que notre pays dispose de thoniers équipés pour la pêche de ce poisson, précisant que l'interdiction par l'Algérie d'exporter cette espèce dépendrait de la décision de la Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées qui se réunit actuellement à Doha au Qatar. En outre, conscients de la menace de disparition qui pèse sur ce grand migrateur, les Etats-Unis et l'Union européenne soutiennent sa suspension du commerce international, à une différence près que l'UE souhaite une mise en œuvre de la décision différée jusqu'à la réunion des scientifiques de la Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées d'extinction (Cites) qui se tiendra en novembre prochain. Un délai qui lui permettra de sauver la campagne de pêche de l'année en cours, dont l'ouverture et prévue en mai prochain. Comme attendu, le Japon, qui consomme plus de 80% du thon rouge pêché dans le monde, compte s'opposer à une inscription à l'Annexe I, puisqu'il juge que cette espèce n'est pas menacée d'extinction. L'inscription dans l'Annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces sauvages menacées d'extinction signifie que ce grand poisson est interdit de commerce international. L'inscription du thon rouge dans l'Annexe I de la convention a été proposée par la principauté de Monaco en 2007 après un constat faisant état de disparition des deux tiers des stocks de cette espèce en Méditerranée. Depuis son entrée en vigueur en 1975, la Cites régule ou interdit déjà le commerce de 34 mille espèces de faune et de flore sauvages.