Née en 1958 à Ghaza, l'auteure de La Maison du Néguev a vécu pleinement l'exil palestinien qui l'a menée successivement en Egypte, en Arabie Saoudite, en Algérie, en Tunisie et en France. Professeur de langue, elle est l'épouse de l'éminent sociologue algérien, Ali El Kenz. Vous avez enregistré, dans votre ouvrage, une formidable action de sensibilisation au mouvement de résistance du peuple palestinien. Comment évaluez-vous l'envergure de votre message ? Un livre constitue en lui-même un message. Mon souci premier n'est pas de sensibiliser le lectorat à la question palestinienne, ce livre s'inscrit dans le registre intimiste. C'est l'histoire de ma mère, l'attachement à mes racines, à ma terre natale, mes repères, mon identité. Il est vrai qu'il y a une concordance entre cette histoire personnelle et la tragédie collective du peuple palestinien. Pourquoi avez-vous opté pour une maison d'édition algérienne pour la publication de votre ouvrage ? A vrai dire, c'était une rencontre fortuite avec les responsables des éditions « APIC », Samia Zenadi et Karim Cheikh. Nous étions en train de débattre des sujets de l'heure lors d'une rencontre amicale, puis j'ai proposé ce manuscrit. Les lecteurs de mon livre s'apercevront certainement que je porte l'Algérie dans mon cœur. Le peuple algérien soutient sans partage et avec un total engagement la cause palestinienne. Cela a-t-il un effet sur votre ouvrage ? Justement, dans cet ouvrage j'écris un passage où je m'interroge « Qu'est-ce que ça fait d'être un Palestinien en Algérie ? ». Il est vrai que le soutien sans condition du peuple algérien a énormément façonné, préservé, la cause palestinienne et a même eu un grand impact sur mon écrit. Votre fils vous accompagne dans les rencontres littéraires. Est-ce une manière de l'éduquer à une prise de conscience de la lutte de votre peuple ? J'ambitionne, quelque part de transmettre à mon fils un héritage immatériel. Il fallait qu'il voit, de ses propres yeux, la maison de ma grande mère. Je lui ai fait voir que cette demeure est actuellement occupée par des colons juifs. Avez-vous de l'espoir de la sortie du sombre tunnel que traverse la Palestine depuis plus d'un demi-siècle ? Je suis littéralement confiante dans mon combat mais il y a des moments où c'est extrêmement pénible pour moi, car on est face à un adversaire terrible et puissant. Votre parcours littéraire a dernièrement été distingué et honoré par le plus important prix littéraire du Mali, à savoir le prix Yambo Ouologuem. Vos impressions à ce sujet ? J'ai été agréablement surprise d'avoir obtenu cette distinction vu que je ne m' y attendais pas. C'est également un honneur pour moi. Le fait d'avoir publié votre livre aujourd'hui constitue-t-il une action permanente dans votre combat dans la libération du peuple palestinien ? Cela veut dire que vous allez dans le futur publier d'autres ouvrages ? Je compte publier en mai cet ouvrage au Canada aux éditions «La pleine lune». J'ambitionne de faire sortir des manuscrits que j'ai écrie il y a longtemps. Le thème est inspiré d'un témoignage d'une citoyenne palestinienne à Alger.