Confrontation n Dans quelques heures, les Verts mesureront toute l'ampleur de la tâche qui les attend en affrontant les Egyptiens, double champion d'Afrique (2006 et 2008), qui se dressent sur leur chemin de la Coupe du Monde-2010. En leur for intérieur, les joueurs algériens savent que s'ils parviennent à franchir ce soir ce que beaucoup qualifient d'un véritable Everest, leur destin peut aisément basculer. Depuis quatre ans, les camarades d'Abou Trika, le maître à jouer du Ahly, dominent le continent, terrassant les plus forts. Ivoiriens, Camerounais et autres. En conservant en 2008 leur titre africain conquis deux ans plus tôt, les Pharaons ont confirmé leur suprématie en affichant une forme olympique. Et malgré le faux pas à domicile lors de leur première sortie face à une étonnante sélection zambienne vainqueur hier du Rwanda (1 à 0, but de Kalaba à la 79') et déjà leader du groupe C, la sélection égyptienne emmenée par le rusé Hassan Shehata, demeure une équipe redoutable de par son organisation et sa compétitivité. A tel point qu'elle est devenue un modèle à suivre sur le continent s'appuyant majoritairement sur une ossature évoluant dans le championnat égyptien et où l'on ne retrouve que cinq joueurs professionnels. Pour gagner cette bataille qui s'annonce des plus dures et que les Verts ont connue ces dernières années, la bande à Saâdane a profité de son séjour à Aubagne pour se refaire une santé et procéder à tous les réglages possibles, notamment sur le plan tactique, pour aborder la confrontation contre des Pharaons venus, eux aussi, chercher un bon résultat, soit les trois points de la victoire. Saâdane a dit d'ailleurs, lors de son dernier point de presse avant de rejoindre Alger, qu'il s'attend à un jeu cadenassé de la part des Egyptiens, mais qu'il prédisait cela. Mieux, il affirme détenir plusieurs solutions pour contrecarrer les plans de son homologue Hassan Shehata, à condition que ses hommes appliquent à la lettre les consignes dans un match qui s'annonce explosif sur le plan de l'ambiance. De son côté, Shehata affirme presque la même chose en déclarant qu'il connaît assez bien la sélection algérienne, son jeu et sa manière d'évoluer. Il l'a, en tous les cas, bien étudié. Chez les joueurs, on affiche de la détermination même si on reconnaît la force de l'adversaire. «Les Egyptiens ont certes des automatismes, jouent pratiquement dans le même club (Ahly), mais, nous aussi, nous sommes en train de construire quelque chose. Avec Ziani, Belhadj, Bouguerra ou Mansouri, on se connaît depuis un moment», confiait Anthar Yahia au quotidien français Aujourd'hui Sport. Par ailleurs, dans la préparation de ce match pour lequel les coéquipiers de Ziani sont prêts à se sacrifier pour gagner, Saâdane n'a pas omis d'évoquer l'autre rencontre, celle contre la Zambie qui, pour lui, sera plus délicate surtout si elle fait suite à une contre-performance face à l'Egypte. Le sélectionneur national s'est même laissé aller à quelques rêveries en faisant référence à la qualification du Sénégal en 2001 qui a brûlé la politesse à l'Algérie et à l'Egypte pourtant favorites de leur groupe à l'époque, avec cette fois le même scénario mais entre les Pharaons et les Chipolopolo. Mais, pour surprendre les Egyptiens et gagner ce match qui changera tout dans la vie des Verts, il faudra plus qu'un bloc soudé. Les Algériens devront certainement puiser dans les principes fondamentaux de leur football, celui rapide, d'inspiration, fait de passes rapides à une ou deux touches de balle, alliant qualité et maîtrise technique. Le mental a également son rôle, la patience finit toujours par payer et la détermination jusqu'au bout sont des conditions sine qua non pour passer le géant égyptien.