Chiffres n Ces cas ont été dénombrés au cours des cinq premiers mois de l'année en cours. «90% de ces cas relèvent de la responsabilité des familles et de la passivité des citoyens», a déclaré la commissaire, Messaoudène, chargée de la communication au sein de la Dgsn, hier, au Forum d'El Moudjahid, au cours d'une table ronde consacrée à l'évaluation de la situation de l'enfance en Algérie. Elle a fait savoir que les enquêtes les plus ardues demeurent celles liées à l'agression sexuelle. L'absence du profil type de l'agresseur, l'intégration du matériel multimédia dans les moyens de l'agression ou encore le milieu où celle-ci se produit, sont des éléments qui ralentissent les enquêteurs dans leur travail. A noter qu'en 2008, 1 657 cas d'agression sexuelle contre les enfants, ont été enregistrés. Ce phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur, est étroitement lié aux autres aspects de la délinquance juvénile. Les brigades de police destinées à la protection de l'enfance ont traité durant les cinq premiers mois de cette année,pas moins de 1 677 affaires liées aux enfants en danger moral, dont 1 285 ont été remis à leurs familles, 2 605 affaires de vol et 12 cas d'assassinat. Une situation qui a fait dire à la commissaire qu'on assiste à une délinquance galopante. Un constat partagé par Azzi Merouane, représentant du ministère de la Justice. Ce dernier regrette que des parents soient impliqués dans des affaires de viol contre leur progéniture, signalant au passage que ces forfaits sont généralement suivis de suicides ou de meurtres. Pour étayer ses arguments, concernant les viols collectifs dont il a aussi été question, M. Azzi a cité l'exemple d'une adolescente qui a été agressée récemment à Cheraga par une quinzaine d'autres adolescents. Notons dans ce sillage que la peine infligée à l'auteur du viol va de 10 à 20 ans de prison. Ce magistrat a, en outre, annoncé qu'une loi spécifique à la protection de l'enfance, sera promulguée dans les prochains jours. Cela dit, la violence sexuelle ne demeure pas l'unique mal dont souffre l'enfance. Selon la dernière enquête de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), 300 000 enfants travaillent au noir. 1,5 million d'entre eux travaillent à la sauvette. La quasi-totalité des enfants algériens souffrent de la maltraitance morale. «La société algérienne accepte la maltraitance comme un moyen pour inciter leurs enfants à la réussite», a expliqué M. Mekki, représentant de cette fondation. Des indices qui, selon lui, démontrent que la situation de l'enfance dans notre pays, d'une manière générale, n'est pas très reluisante. Au terme de son intervention, M. Mekki a prédit une dégradation de cette situation si par malheur la crise financière internationale perdurait.