Le cas d'une Italienne de 62 ans, qui refuse de se faire amputer le pied atteint par une gangrène, au péril de sa vie, suscite une polémique dans la péninsule où certaines autorités souhaitent qu'elle soit soignée de force. La patiente, dont le prénom a été changé pour préserver sa vie privée, s'était présentée le 25 janvier dernier dans un grand hôpital de Milan, pour une gangrène au pied droit, provoquée par une sorte de diabète. Comme le veut le règlement, les médecins lui ont demandé l'autorisation de l'amputer, seul moyen de lui sauver la vie, mais elle a refusé, quittant l'hôpital pour se réfugier en Sicile, dans sa famille. Le maire de Milan, Gabriele Albertini, a publié, hier soir, une lettre ouverte appelant la patiente à revenir sur sa décision. «Chère Maria, je vous invite à reconsidérer le choix que vous avez fait de refuser l'intervention qui pourrait vous sauver la vie», écrit-il. M. Albertini reconnaît que la loi et la Constitution l'empêchent d'intervenir d'autorité dans la mesure où la patiente a toutes ses facultés mentales, ce qui a été établi par des expertises psychiatriques. Le ministre de la Santé, Girolamo Sirchia, a, pour sa part, déclaré que «le droit d'un patient à refuser les soins sera respecté». «Ce droit est garanti par la loi. Une personne peut refuser les soins, si elle pense qu'ils n'améliorent pas sa santé ou sa qualité de vie», a affirmé le ministre. En revanche, la conseillère municipale aux Affaires sociales de Milan, Tiziana Maiolo, s'est dit prête à signer l'ordre de traitement obligatoire. L'ex-pilote de Formule 1, Alex Zanardi, amputé des deux jambes il y a trois ans à la suite d'une accident automobile en compétition, a déclaré être prêt à rencontrer cette patiente pour lui faire part de son expérience et lui expliquer que l'on peut vivre avec une prothèse.