"Promesse" La crise multidimensionnelle que traverse le pays et la main basse du «milieu» sur le football ont empêché le professionnalisme d?émerger. Acteurs et décideurs s?accordent à dire, après moult constats, que le professionnalisme est un passage obligatoire, obligé et irréversible pour remettre le sport-roi sur les rails. Malheureusement les choses ont du mal à décoller malgré les v?ux pieux des dirigeants du football et les promesses des pouvoirs publics d?injecter de grands moyens financiers et d?aider le secteur à se relever en prônant une politique plus que volontariste. Une politique claire et courageuse jusqu?au bout. Il y a trois ans, la tutelle et la FAF avaient annoncé l?amorce du football professionnel avec l?avènement du fameux cahier des charges avant de freiner sec en se rendant à l?évidence et surtout en se frottant à la réalité du terrain. Car, en s?attaquant aux effets et non aux causes, le débat sur le professionnalisme a souvent tourné en rond. Plusieurs solutions ont été avancées à la suite des réflexions diverses ou travaux de commissions, mais aucune politique n?a réellement été tentée. Il est vrai qu?il faudra commencer par le commencement, ce à quoi s?attelle l?actuelle fédération, bien qu?elle soit elle-même gênée dans ses mouvements. Établissement et respect des calendriers, refondation des règlements généraux et révision des textes sont autant d?acquis pour lesquels il ne faudrait pas faire la fine bouche. La stabilité apparente de l?instance fédérale, malgré les départs de plusieurs membres de son bureau ainsi que la valse des techniciens à la tête de la DTN et des équipes nationales, donne une espèce de répit aux dirigeants dont le football a vraiment besoin. Reconstruire ce qui a été endommagé, des années durant, n?est pas chose aisée, surtout lorsqu?il faut inculquer cette culture dite de professionnels qui nous manque tant. En fait, le professionnalisme est une culture avant tout. Un état d?esprit et une façon de vivre. Il ne suffit pas de le prononcer pour y être mais il faut l?être et l?être tous les jours. Toute la vie. Pour bon nombre de responsables et dirigeants, l?apport de l?État est nécessaire à travers le MJS pour la réussite du professionnalisme. Comme cela a été le cas pour la réforme sportive de 1977. Un acte donc politique mené par des compétences à tous les niveaux (dirigeants, managers, techniciens, entrepreneurs, sponsors...) à travers trois grands chantiers : l?infrastructure, la formation et l?encadrement, le tout traduit par un suivi rigoureux et des règles et statuts clairs et respectés.