Site n Comme la majorité des plages de Aïn Témouchent, El-Mordjane est à l'état brut : aucune infrastructure n'y a été érigée au grand soulagement des défenseurs de la nature. Au détour d'un virage apparaît soudainement une plage au sable fin, dominée par un imposant rocher en forme de demi-cercle. «On dirait une piscine naturelle !», s'exclame notre accompagnateur avant de se murer dans un profond silence qui en dit long sur sa fascination. A dire vrai, l'endroit ne laisse pas indifférent, loin s'en faut. Le rocher donne l'impression d'avoir été soigneusement sculpté à la main : des lignes verticales impeccablement rangées donnent à l'endroit les allures d'un grand tableau dont la beauté n'a d'égal que le scintillement du sable doré du rivage sous l'effet des derniers rayons de soleil de la journée, conjugué au mouvement de quelques petites vagues provoquées par un vent doux. Un véritable chef-d'œuvre naturel, un authentique bijou. «C'est magnifique», sort enfin de son mutisme notre accompagnateur. Il est presque 20 heures en cette belle journée de juillet et la plage d'El-Mordjane, située à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Aïn Témouchent, ne désemplit pas. Pourtant, l'endroit est isolé. «L'insécurité, on ne connaît pas ici», explique Houari, la trentaine environ, qui exerce au niveau du parking qui y a été aménagé, ces dernières années. Comme la majorité des plages de Aïn Témouchent, El-Mordjane est à l'état brut : aucune infrastructure n'y a été érigée au grand soulagement des défenseurs de la nature. Même les commerces de circonstance ne sont pas légion, seul un ou deux y ont été autorisés. Et dire que la ville la plus proche est à une dizaine de kilomètres d'ici. «On vient ici pour prendre du plaisir et non pas pour manger», commente Houari. «Le mieux serait d'avoir tout sur place, mais bon, tant qu'il n'y a personne qui nous dérange, on ne va pas se plaindre», rétorque un père de famille, la cinquantaine largement entamée, originaire de Sidi Bel Abbes. De l'avis de cet habitué des lieux, «El-Mordjane est belle parce qu'elle est peu fréquentée, comme la quasi-totalité des plages de la wilaya d'ailleurs». Peu profonde, la plage est en tout cas très propre : on n'y trouve ni restes de nourriture, ni bouteilles en plastique, ni sachets noirs. Même ses eaux sont nickel comme dirait l'autre. «Si seulement on avait un tel endroit à Alger», regrette notre accompagnateur… Quand la paix est là… n Ce qui frappe le plus à Aïn Témouchent, c'est que les nuits sont courtes en été ! Et pour cause : les gens dorment tard, très tard même. Bien évidemment, les coins les plus animés sont les stations balnéaires. A Rachgoun par exemple, les rues demeurent fréquentées jusqu'à 4 heures du matin, notamment les week-ends. «Cela vous étonne ? Eh bien, sachez que la ville ne ferme pas l'œil», note le réceptionniste d'un hôtel. Pour le commun des habitants de la région, «l'insécurité, on ne connaît pas». C'est que Aïn Témouchent est considérée, à juste titre d'ailleurs, comme l'une des régions les plus sûres et les plus calmes du pays. Certes, le terrorisme est passé par ici, mais il n'a jamais réussi à imposer son diktat.