Résumé de la 3e partie n Ashley propose à Brian Nichols, son «geôlier» de lui faire la lecture du livre intitulé Etre acteur de sa vie... Si. Le miracle, pour toi, ce serait d'arrêter de faire mal... Ils continuent ainsi à parler et le temps passe. Au petit matin, Brian Nichols déclare qu'il a faim. Comme la cuisine est déjà installée et qu'elle a quelques provisions, Ashley Smith lui propose de faire des crêpes et ils continuent à parler de Dieu, du bien et du mal, tandis qu'elle cuisine, puis qu'ils mangent ensemble. Il est 8 heures du matin et il fait jour depuis longtemps, lorsqu'elle change de conversation. — Ma fille a dormi chez mes parents. Je dois aller la chercher, sinon ils vont s'inquiéter. La jeune femme ressent une vive appréhension comment va se comporter son interlocuteur devant ce retour à la situation présente ? Mais il n'a pas de réaction violente. Au contraire, il semble réfléchir. — Tu veux partir ? — Il le faut bien. — Et moi, qu'est-ce que je vais faire ? — Tu dois te rendre... Ils discutent encore longtemps. Enfin, à 9h 30, alors que la prise d'otage dure depuis sept heures et demie, Brian Nichols se décide enfin. Il s'empare du téléphone et le tend à Ashley. — Appelle la police. Dis-leur que je suis là et que je veux me rendre. Le coup de fil d'Ashley Smith provoque bien entendu la mobilisation générale, mais lorsque les brigades spéciales, avec casques et gilets pare-balles, arrivent sur les lieux, Brian Nichols agite à la fenêtre un t-shirt blanc en signe de reddition. Quelques instants plus tard, il se laisse emmener sans résistance. Comme souvent aux États-Unis, l'affaire est fortement médiatisée. Les événements sont retransmis en direct par de nombreuses chaînes de télévision car ce dénouement inespéré après un début aussi sanglant a fait sensation. Du jour au lendemain, Ashley Smith devient une héroïne nationale. D'autant que la manière dont elle a réussi à apaiser le tueur grâce à la religion renforce encore son aura. Elle incarne les valeurs morales qui viennent à bout du mal. «C'est un mystère trop grand pour être compris, trop beau pour être passé sous silence», écrit Le Wall Street Journal ; l'animateur de radio conservateur Rush Limbaugh déclare de son côté : «Je pense que Dieu était dans cet appartement avec eux.» Quant à Rick Warren, le prédicateur déjà célèbre, l'affaire prend pour lui des allures de manne céleste. Son livre s'arrache dans les librairies, à plus de vingt millions d'exemplaires. On le réclame dans tout le pays pour des conférences. Mais rien n'égale le conte de fées que vit Ashley, après le cauchemar qu'elle a subi. La municipalité d'Atlanta lui remet solennellement le chèque de 70 000 dollars prévu pour la capture du forcené et les demandes en mariage lui arrivent par sacs entiers. Un éditeur lui signe un contrat fabuleux pour le récit de l'aventure. Le livre, précédé d'une publicité monstre, s'annonce comme un best-seller. Pourtant lorsqu'il paraît, six mois plus tard, sous le titre Ange malgré lui, il provoque une surprise générale. Au lieu du récit édifiant, du conte pour patronage qu'on attendait, on découvre une tout autre réalité. Ashley a décidé, en effet, de dire les choses telles qu'elles s'étaient passées et non d'enjoliver, comme elle l'avait fait jusque-là. (à suivre...)