Résumé de la 26e partie n Kay assiste à un match de tennis entre son époux et Merrick, quand Ted Latimer vient s'asseoir à ses côtés... Le revers de Neville est excellent, fit observer Ted. Bien meilleur que son coup droit. Chez Merrick, au contraire, il y a une faiblesse du revers. Neville le sait, et il ne va pas arrêter de jouer droit dessus. Le jeu s'achevait. — Strange mène par quatre à trois, annonçait l'arbitre. Neville gagna le jeu suivant sur son service. Merrick renvoyait des balles désordonnées. — Cinq à trois. — Neville est bien parti, jugea Latimer. Mais Merrick se ressaisit. Plus concentré, il se mit à varier la cadence de ses coups. — Ce garçon a du plomb dans la tête. Et son jeu de jambes est de première. Nous allons assister à une belle bataille. Point après point, Merrick revint à cinq partout, puis à sept partout. Finalement, il gagna la partie, par neuf jeux à sept. Tout sourires et hochant la tête d'un air approbateur, Neville monta vers le filet pour lui serrer la main. — La jeunesse a parlé, commenta Ted Latimer. Dix-neuf ans contre trente-trois. Mais, ma petite Kay, je peux te dire la raison pour laquelle Neville n'a jamais eu l'étoffe d'un véritable champion. Il est trop bon perdant. — Quelle ânerie ! — Absolument pas. Neville - que le diable l'emporte - se conduit toujours en parfait sportif. Je ne l'ai jamais vu perdre son sang-froid sous prétexte qu'un match lui avait échappé. — Bien sûr que non ! s'étonna Kay. Ça ne se fait pas. — Tu parles, que ça se fait ! Tout le monde l'a vu faire. Des stars du tennis qui n'hésitent pas à pousser leur coup de gueule... et qui essaient d'escroquer le moindre petit point. Mais ton bon vieux Neville... toujours prêt à accepter l'arbitrage avec le sourire. Que le meilleur gagne, et tout le baratin. Bon Dieu, comme je hais cette mentalité d'ancien d'une grande école ! Je remercie le Seigneur de ne m'avoir jamais obligé à en fréquenter une ! Kay sourit. — Je te trouve bien féroce, aujourd'hui. — Positivement assoiffé de sang !... — Je préférerais que tu ne montres pas aussi ouvertement que tu détestes Neville. — Pourquoi devrais-je l'aimer ? Il m'a soulevé ma petite amie. Il la couvait du regard. — Je n'ai jamais été ta petite amie, Ted. Les circonstances nous l'interdisaient. — Exact. Il n'y a même pas eu entre nous le plus petit frotti-frotta rituel. — Tais-toi, Ted. Je suis tombée amoureuse de Neville, je l'ai épousé, et... — «Et c'est la crème des hommes, tout le monde est bien d'accord là-dessus !» — Tu essaies de me mettre en rogne ? Elle l'affrontait du regard. Mais il sourit, et elle lui rendit son sourire. — Comment se passe ton été, Kay ? — Couçi-couça. On a fait une croisière somptueuse. Mais je commence à en avoir ma claque de toutes ces histoires de tennis. (à suivre...)