Silence n L'équipe nationale poursuit son stage de préparation, cette fois au grand complet avec les arrivées de Halliche, Ghezzal et Djebbour. Toutefois, c'est le black-out total, notamment vis-à-vis de la presse. Évidemment, on comprend les raisons de Rabah Saâdane de mettre son groupe à l'abri de toute perturbation, quelle que soit sa nature, comme ce fut le cas lors du dernier stage qui a précédé la rencontre amicale de préparation face à l'Uruguay le 12 août dernier. On comprend également, l'intérêt de mettre l'équipe en totale concentration à la veille d'un aussi important rendez-vous qualificatif au prochain Mondial-2010, mais de là à décréter le black-out total en refusant même d'animer une conférence de presse d'avant-match, comme cela se fait sous tous les cieux où le football se pratique, cela s'apparente à une espèce de mépris vis-à-vis des représentants de la presse et une fuite des responsabilités sur un plan purement professionnel. En tous les cas, celui qui a opté pour cette façon de communiquer, que ce soit Rabah Saâdane ou bien le président Mohamed Raouraoua, a tout faux, alors que ces messieurs n'ont jamais cessé, lors de leurs sorties médiatiques, de demander l'aide des médias et de plaider la bonne cause des Verts. Sanctionner la presse nationale, comme ce fut le cas d'ailleurs la veille du match contre l'Egypte, c'est rompre la courroie de transmission entre l'équipe nationale et ses millions de supporters, qu'ils soient au pays ou à travers le monde. Que les entraînements se déroulent à huis clos, on le comprend et on le respecte. Que le lieu d'hébergement de l'équipe soit inaccessible pour tous, il n'y a rien à dire, mais que Saâdane refuse d'animer ne serait-ce qu'un seul et unique point de presse pour informer l'opinion publique et donner l'essentiel de la vie de son équipe à la veille d'un aussi décisif, mais intéressant match de football – car il ne s'agit en fait que de sport – est inacceptable ! Nous le dénonçons énergiquement et avec force, et nous souhaitons que Saâdane et Raouraoua reviennent à plus de sagesse et de professionnalisme, eux qui le crient à tue-tête, pour assumer leur entière responsabilité envers le public algérien et les fervents supporters des Verts, dont une partie déferlera et se bousculera certainement au portillon du stade Tchaker de Blida dimanche, le ventre creux et sans le privilège de rompre le jeûne en famille et devant une table bien garnie. Par ailleurs, le staff technique national n'a pas besoin de rajouter une pression supplémentaire sur les joueurs et sur l'équipe en leur refusant de s'adresser à la presse. Et un papier ou une chronique mal perçus, voire mal vécus par le sélectionneur national, voire le premier responsable de la fédération ne sont pas du tout une raison valable pour sanctionner toute la presse et tous les médias, creusant ainsi davantage le fossé entre l'équipe et ses fans. Enfin, pour clore ce chapitre qu'on aurait bien voulu consacrer à autre chose, on peut rajouter que nous comprenons la situation de Rabah Saâdane, qui vient de perdre l'un des êtres les plus chers à ses yeux, sa mère - que Dieu Le Tout-Puissant l'accueille en Son Vaste Paradis - et nous compatissons, mais avec son expérience et son savoir, Saâdane demeure un professionnel et un homme public qui doit faire face aux exigences de son métier pour lequel il est bien rémunéré. Pour le reste, disons que les joueurs de la sélection vivent en totale convivialité, surtout en ces jours bénis du ramadan, que l'effectif est finalement au grand complet pour accomplir les séances d'entraînement qui se déroulent chaque soir à partir de 23 heures au niveau du stade du Cercle militaire de Beni Messous. En toute quiétude et dans un silence assourdissant. Tant mieux pour les Verts, on survivra.