Résumé de la 43e partie n Thomas Royde est frappé par la beauté de Kay... Il lui lança un coup d'œil. Tête baissée, elle fixait son assiette sans la voir. Quelque chose, dans sa totale immobilité, étonna Mr Treves. Il la regarda plus attentivement, se demandant quel pouvait être le cours de ses pensées. Charmante, nota-t-il, la manière dont les cheveux dégageaient la délicate oreille en coquille... Avec un petit sursaut, Mr Treves revint à la réalité en constatant que l'on quittait la table. Il se hâta de se lever. Dans le salon, Kay Strange se dirigea droit vers le gramophone et mit un disque. — Je suis sûre que vous détestez le jazz, s'excusa Mary Aldin auprès de Mr Treves. — Pas du tout, répondit Mr Treves, avec une politesse qui se souciait peu de vraisemblance. — Un peu plus tard, peut-être pourrons-nous faire un bridge. Mais inutile de commencer maintenant, car je sais que lady Tressilian attend avec impatience de pouvoir s'entretenir avec vous. — J'en serai ravi. Elle ne vient jamais se joindre à vous en bas ? — Non. Autrefois, elle descendait dans son fauteuil roulant. C'est pour cela que nous avions fait installer l'ascenseur. Mais maintenant, elle préfère demeurer dans sa chambre. Là, elle peut recevoir qui elle désire. Elle convoque ses visiteurs, un peu comme une souveraine. C'est très bien vu, miss Aldin. J'ai toujours été sensible à l'aspect royal du comportement de lady Tressilian. Au milieu de la pièce, Kay esquissait lentement un pas de danse. — Enlève cette table du chemin, Neville, ordonna-t-elle d'un ton assuré. Elle avait les yeux brillants, les lèvres entrouvertes. Obéissant, Neville déplaça le meuble. Il voulut s'avancer vers sa femme, mais elle se tourna ostensiblement vers Ted Latimer. — Viens, Ted. Dansons. Il l'enlaça immédiatement. Et ils s'élancèrent, gestes et pas harmonisés à merveille. C'était superbe à voir. — Euh... très professionnel, murmura Mr Treves. Le mot fit tiquer Mary. Mais elle estima qu'il ne lui avait été dicté que par l'admiration. Elle scruta de plus près son petit visage d'écureuil plein de sagesse : il arborait un air absent, comme s'il se concentrait pour mieux suivre le cours de quelque pensée secrète. Neville resta planté là un moment, comme s'il ne savait quelle contenance adopter, puis il se dirigea vers Audrey, debout près d'une fenêtre. — On danse, Audrey ? demanda-t-il d'un ton neutre, presque froid, comme si seules les convenances inspiraient sa requête. Elle eut une brève hésitation avant d'incliner la tête en signe d'acquiescement et de faire un pas vers lui. (à suivre...)