Les dolmens constituent un autre mode des sépultures des anciens Maghrébins. Les Français, qui les ont découverts, après la conquête, ont écrit qu'il s'agissait des restes de la «civilisation celtique», vestiges du passage des soldats gaulois, opérant en Afrique. En réalité, il s'agit de constructions autochtones, beaucoup plus anciennes qu'on ne le croyait. Des dolmens sont disséminés un peu partout au Maghreb, mais les plus célèbres sont ceux de Béni Messous, à une dizaine de kilomètres d'Alger. Bien avant les Français, les dolmens de Béni Messous ont constitué une curiosité pour les voyageurs européens : c'est ainsi que le chanoine anglais, le docteur Shaw, les a signalés, en 1743, dans ses Voyages dans plusieurs provinces de la Barbarie et du Levant : «une multitude de tombes couvertes de grandes dalles, assez larges pour renfermer deux ou trois corps.» C'est en 1833 que le capitaine Rozet signale ce qu'il appelait, à l'époque, les «monuments druidiques» de Béni Messous. En 1846, c'est un autre amateur français, le chirurgien Guyon qui s'y intéresse, inaugurant ainsi les études préhistoriques algériennes. Le chirurgien a fouillé quatre monuments et relevé des ossements humains et des restes d'animaux. Selon l'hypothèse émise alors par ce chercheur, ces monuments seraient l'œuvre de soldats gaulois enrôlés dans l'armée romaine ou de tombeaux remontant à l'époque vandale. Mais comme nous l'avons dit, il s'agit d'œuvres des civilisations autochtones.