Echec n La rencontre entre l'émissaire américain George Mitchell et le président palestinien Mahmoud Abbas a pris fin hier sur un constat de désaccord, comme la veille avec les Israéliens. «Nous voulons reprendre les négociations sur la base d'une délimitation des frontières d'un Etat palestinien sur toutes les terres palestiniennes occupées depuis 1967, y compris Jérusalem-Est, et d'un arrêt total de toutes les activités de colonisation», a déclaré le négociateur palestinien, Saëb Erakat, à l'issue de trois heures d'entretien. «La partie américaine veut maintenant reprendre les discussions sans demander un gel complet des colonies», a constaté M. Erakat, soulignant que le président américain Barack Obama restait toutefois engagé dans le règlement du conflit israélo-palestinien. Dans une interview publiée jeudi par l'hebdomadaire Time, le président Obama a lui-même reconnu avoir mal évalué les possibilités de paix au Proche-Orient. «Je pense que nous avons surestimé nos possibilités de les convaincre (Israéliens et Palestiniens) d'engager des négociations de paix», a-t-il avoué. «C'est un problème inextricable», a-t-il estimé. L'Autorité palestinienne de M. Abbas refuse de reprendre le dialogue sans un gel total de la construction dans les implantations juives en Cisjordanie occupée. Israël, de son côté, a accepté de freiner la construction dans les colonies pendant dix mois mais ce moratoire ne concerne pas Jérusalem-Est, à majorité arabe et annexée après la Guerre des Six jours en juin 1967. La visite de l'envoyé américain, qui s'est rendu à Beyrouth et Damas dans le cadre d'une tournée régionale, s'est déroulée sur fond de nouvelles controverses entre Israéliens et Palestiniens sur la question des frontières. La veille de l'arrivée de Mitchell, Netanyahu a averti qu'Israël maintiendrait une «présence» le long de la frontière d'un futur Etat palestinien avec la Jordanie afin d'empêcher toute infiltration d'armes. Les Palestiniens ont aussitôt rejeté cette exigence, accusant Israël de mettre «des obstacles supplémentaires» à la relance des négociations. Ils veulent un Etat basé sur les frontières d'avant la guerre israélo-arabe de juin 1967, avec comme capitale Jérusalem-Est. Par ailleurs, au moins trois Palestiniens et un Israélien ont été blessés et une dizaine de personnes arrêtées hier lors d'une manifestation anti-colonisation dans le quartier arabe de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est. Plusieurs centaines de manifestants, en majorité des militants de gauche israéliens, ont défilé pour dénoncer la colonisation juive dans le secteur oriental de la ville sainte en dépit de l'interdiction de manifester ordonnée par la police. «Halte à l'Occupation !», «Stop à la répression policière !», ont scandé les manifestants dont certains brandissaient des drapeaux palestiniens. De nombreuses personnalités pacifistes et de partis de gauche israéliens participaient au rassemblement.