Toyota, Honda, Peugeot : la liste des constructeurs automobiles pris dans la tourmente des défauts de fabrication, s'allonge. Des centaines de milliers de véhicules de différentes marques sont ainsi rappelés après avoir été livrés avec des systèmes de conduite ou de freinage défaillants. Et le fait le plus grave c'est que des patrons de ces marques le savaient depuis longtemps et ont fermé l'œil, jouant ainsi avec la vie de leurs clients. Les dernières révélations concernant des problèmes techniques enregistrés sur certains modèles du géant automobile Toyota, ont engendré 8 670 000 rappels de véhicules dans le monde. Au moins quatre défauts, et pas des moindres, ont été relevés sur pas moins de 15 modèles Toyota. Problème de tapis qui s'accroche dans la pédale d'accélérateur et la bloque en position enfoncée, celui de l'accélérateur lui-même qui reste en position enfoncée lorsque la condensation se produit dans le véhicule, défection dans le système de freinage des véhicules hybrides et le défaut relevé sur un tuyau de servodirection des berlines (Camry). Des défauts qui seraient à l'origine de certains accidents survenus aux Etats-Unis et au Japon, provoquant un tollé au sein de la population qui n'a pas hésité, dans certains cas, à porter plainte contre ce constructeur. Ces défaillances ont secoué le monde de l'automobile et n'ont pas manqué d'avoir des retombées sur d'autres constructeurs, tel l'américain Ford, utilisant la même pédale d'accélération que Toyota et qui a dû suspendre sa production et ses ventes en Chine, le constructeur français PSA Peugeot Citroën qui a rappelé 97 000 voitures Peugeot 107 et Citroën C1, produites entre février 2005 et août 2009 dans une usine commune avec Toyota basée en République tchèque. Le deuxième constructeur automobile japonais, Honda Motor, a annoncé le rappel de 646 000 voitures dans le monde, en raison d'un défaut technique affectant le système d'ouverture des vitres des citadines Fit et Jazz. Cette mesure a été décidée après plusieurs cas d'incendie dus aux systèmes d'ouverture et de fermeture des vitres. Une malfaçon qui a été à l'origine d'un accident dans lequel un jeune enfant a été tué en Afrique du Sud. Autant de révélations qui ont soulevé une multitude d'interrogations chez les consommateurs qui portent notamment sur les non-dits de cette crise, ses étendues, le degré de la transparence chez les autres constructeurs mais surtout sur l'interconnexion dans la construction et la contamination des autres constructeurs, jusque-là épargnés. Ainsi, beaucoup de spécialistes de l'industrie automobile mettent en garde contre une éventuelle volonté de sacrifier la sécurité des usagers à grande échelle dans la course au podium que mènent ces constructeurs. Toutefois, l'Algérie qui a connu une révolution dans son marché de l'automobile ces dernières années, avec la présence sur son sol de pratiquement toutes les marques, est-elle affectée par ces vagues de rappels ? Existe-t-il une spécificité algérienne ? Le consommateur algérien est-il bien informé sur la question ?