Certains Saoudiens espèrent vendre pour la Saint-Valentin les nounours rouge vif d'un mètre de haut qui trônent devant les magasins, mais, comme chaque année, ils craignent que la police religieuse ne vienne les leur confisquer. Dans ce pays, la célébration de la journée des amoureux est interdite car jugée hérétique. La commission pour la promotion de la vertu et la prévention du vice est sur le sentier de la guerre, menaçant de confisquer tout ce qui est de couleur rouge chez les fleuristes, dans les pâtisseries ou boutiques de cadeaux, qu'il s'agisse de roses, de chocolat ou de nounours, de plus en plus populaires. De leur côté, les commerçants tentent de contourner l'interdiction en vigueur en cachant leurs stocks dans les arrière-boutiques et en prenant les commandes par téléphone. Les couples non mariés, qui ont l'interdiction formelle de se côtoyer en public en vertu de la charia, tentent, pour leur part, de trouver des restaurants qui soient protégés de la Commission, où ils pourront se retrouver pour un dîner romantique. En début de semaine, la police religieuse a publié son traditionnel message d'avertissement, prévenant que ses membres allaient passer les magasins au crible pour vérifier que personne ne contrevenait à l'interdiction de vendre quelque chose de couleur rouge. «Il y a deux ans, on a perdu 6 000 roses», explique un fleuriste de Djedda, estimant les pertes à plusieurs milliers de dollars. Le prix des roses a doublé cette semaine à 10 riyals (2,70 dollars). Quand on demande à un autre fleuriste ce qui se passera si la police le voit vendre des roses rouges, il mime des menottes au poignet...