Résumé de la 12e partie n Bob demande à Ali de se tenir prêt à partir. Il est convaincu que s'il reste, on le tuera… Le prince s'exprimait avec calme, sans aucune panique, avec un intérêt tiède et détaché. — Nous avons une bonne chance d'être tués en tout état de cause, l'avertit Bob. Nous devrons voler en direction du nord, vous savez. Ainsi, ils ne pourront pas nous intercepter. Mais cela signifie qu'il faudra passer au-dessus des montagnes... Et à cette période de l'année... Il haussa les épaules : — Il faut que vous le compreniez. C'est bigrement risqué. La détresse se peignit sur les traits du prince : — S'il vous arrive quoi que ce soit, Bob... — Ne vous inquiétez pas de moi, Ah. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Moi, je n'ai pas d'importance. De toute manière, je suis du genre à être tué tôt ou tard. Je fais toujours des choses dingues. Non... c'est de vous qu'il s'agit... je ne veux pas vous convaincre, dans un sens ou dans un autre. Si une fraction de l'armée est bel et bien loyale... — Je n'aime pas l'idée d'une fuite, dit Ali avec simplicité. Mais je ne veux pas le moins du monde jouer au martyr et me faire découper en morceaux par la populace. Il garda le silence quelques instants, puis il reprit, en soupirant : — Alors ; très bien. Nous ferons une tentative. Quand ? Bob Rawlinson haussa les épaules : — Le plus tôt sera le mieux. Il faut que votre départ pour l'aérodrome paraisse naturel... Et si vous disiez que vous allez inspecter la construction de la nouvelle route à al-Jasar ? Un brusque caprice. Vous y allez cet après-midi même. En passant à côté de la piste, vous vous arrêtez - je serai là avec le taxi, prêt à prendre l'air. L'idée, ce sera une inspection des travaux par les airs, comprenez-vous ? Nous décollons, et go ! Naturellement, nous ne pouvons emporter aucun bagage. Il faut que tout ça soit impromptu. — Il n'y a rien que je souhaite emporter avec moi... sauf une chose... Le prince sourit et, soudain, son sourire fit de lui un être différent. Il ne s'agissait plus d'un jeune homme consciencieux et occidentalisé – son visage montrait la ruse et l'habileté qui avaient permis d'assurer la survie de la longue lignée de ses ancêtres. — Vous êtes mon ami, Bob. Vous allez voir. De la main, il fouilla à l'intérieur de sa chemise. Il tendit au pilote un petit sac de cuir. — Ça ? s'étonna Bob, interdit. Le prince le lui reprit, en dénoua le haut, et en répandit le contenu sur la table. Bob retint un instant sa respiration avant de laisser l'air s'échapper en un léger sifflement : — Bon Dieu... Elles sont vraies ? Ali parut amusé : — Elles sont vraies, bien sûr. La plupart appartenaient à mon père. Il en acquérait de nouvelles chaque année. (à suivre...)