Sidi Ammar Leghrib demande donc aux tribus du Gourara de faire allégeance à son fils. Beaucoup acceptent sauf les Imaghyazen, une tribu tumultueuse, qui lui disent : «Pourquoi nous demandes-tu de réserver un accueil chaleureux à ton fils et pourquoi devons-nous lui prêter allégeance ? Le saint leur répond : «C'est mon fils et il est porteur de baraka, vous lui devez respect !» Mais les Imaghyazen se montrent insolents. «C'est ton fils, accueille-le toi-même !» D'après la tradition, Sidi Ammar Leghrib les maudit. Il se retourne vers l'autre tribu, les Aït Ba-Yub. «Et vous, accueillerez-vous mon fils ?» Ils lui répondent : «Nous réserverons l'accueil qu'il faut au fils de notre seigneur !» Quand Sidi M'hammad arrive, les Aït Ba-Yub lui réservent effectivement un accueil chaleureux, mais comme le jeune était accoutré comme un derviche, ils se mettent à rire de lui. Sidi Ammar Leghrib est irrité : il accorde bien sa bénédiction aux Aït Ba-Yub, mais il ajoute cette injonction rituelle : «Qu'à chaque fois que vous enterrerez un de vos mort, l'envie de rire vous prenne !» on dit que cette prédiction s'est réalisée : à chaque fois qu'on enterre un membre de cette tribu, il y a toujours quelqu'un qui est pris d'un fou rire, ce qui fait passer les gens de cette tribus pour des fantaisistes.