InfoSoir : Comment vous est venue l'idée de créer le comité SOS erreurs médicales ? M. Ourgui : Les erreurs médicales existent depuis toujours, mais ces dernières années elles ont pris des proportions alarmantes. Mais la goutte qui a fait déborder le vase, c'est l'affaire des 31 personnes qui ont perdu la vue à l'hôpital de Beni Messous. Après tout ce qu'ont enduré les victimes, et après avoir frappé à toutes les portes, l'affaire a pris une dimension nationale et il y a même des chaînes étrangères qui en ont parlé. Après tout cela, il n'y a eu aucune réponse de la part des autorités, donc nous avons pris contact avec les autres victimes, et on s'est dit qu'il fallait un cadre organisationnel pour défendre nos droits, et c'est ainsi que nous avons créé ce comité. Actuellement, il y a des gens qui ne sont pas des victimes mais qui en sont membres, il y a des avocats, des médecins et des étudiants. En quoi consiste le travail de votre comité ? Nous voulons essayer de défendre les victimes des erreurs médicales, car elles sont nombreuses, elles sont des milliers au niveau national. Ces victimes ne savent plus à qui s'adresser pour se défendre et la plupart sont pauvres. Elles ont peur de poursuivre un médecin en justice. Nous voulons défendre ces victimes, nous ne sommes ni contre les médecins, ni contre le ministère, ni contre quiconque. Il y a des personnes dont les droits sont bafoués et nous voulons les défendre c'est tout. Quel est le nombre de dossiers que vous avez traités au niveau du comité ? Nous traitons plusieurs cas par semaine, et nous recevons des dizaines de dossiers. En tout, nous traitons des centaines de dossiers. Nous avons des dossiers qui ont plus de quinze ans. Les erreurs relatives aux accouchements et à l'ophtalmologie, sont les plus fréquentes. Elles ont été commises dans des hôpitaux publics, mais aussi dans des cliniques privées. Quelles sont vos principales revendications ? Nous voulons qu'il y ait un contact entre les victimes et le ministre de la Santé, car nous voulons travailler avec eux pour trouver une solution aux problèmes de toutes ces victimes. Nous voulons que les médecins, auteurs de ces erreurs, le reconnaissent et ce, en essayant d'aider les victimes. Le passé est le passé, mais nous voulons éviter que cela se reproduise et régler tout ces problèmes à l'amiable avec le ministère de la santé sans qu'il y ait des poursuites judiciaires. Nous voulons qu'il y ait des comités ou des associations autonomes, avec pour mission de contrôler les hôpitaux et les cliniques privées, et nous voulons également être entendus. *Porte-parole du comité SOS Erreurs médicales