Si l'arbre fétiche du Maghreb est l'olivier, celui du Sahara est le palmier. Selon les données de la paléontologie, le palmier a d'abord été cultivé en Mésopotamie, les plus anciens fossiles ont été découverts à Eridu et dateraient de 4 000 ans. En Egypte, le palmier cultivé est connu au Moyen Empire, mais il ne se développe qu'au Nouvel Empire. Des restes carbonisés de palmier sauvage, qui remonteraient à 14 000 ans, ont été identifiés dans le site d'El-Kharga. Des égyptologues ont cru reconnaître le palmier dans le dessin de poteries datant de 3500 – 3300 et dans la palette du roi scorpion, mais ces identifications ont été contestées. La plus ancienne représentation du palmier dans l'art égyptien figure dans la tombe de Knoumhotep III, administrateur de Désert oriental durant le règne de Sésostris II (1987-1878 avant J.-C.). A la même époque, il figure, sur la tombe du scribe Neferhotep, à Khokha. La représentation du palmier sur les tombes faisait de l'arbre un symbole de longévité. C'était aussi un symbole de la Haute Egypte. C'est sans doute par l'Egypte que le palmier est entré au Maghreb. Il s'est d'abord répandu dans le nord du Maghreb pour atteindre le Sahara, puis le Mali et le Niger. Il faut cependant signaler qu'il existe des traditions en faveur du caractère autochtone du palmier. Selon une légende targuie (Tassili), le palmier existait à l'état sauvage. On redoutait ses fruits parce qu'on pensait qu'ils étaient empoisonnés, jusqu'au jour où un jeune garçon en mange. On se rend alors compte que le fruit est comestible et l'on a commencé à soigner le palmier.