Alors que l'Eglise catholique se débat dans des scandales de pédophilie, le scoutisme américain se retrouve devant la justice à Portland (Oregon, nord-ouest), accusé d'avoir dissimulé pendant des dizaines d'années les agressions sexuelles perpétrées par ses animateurs. Un procès qui s'est ouvert à la mi-mars et devrait encore durer une à deux semaines, braque les projecteurs sur les Boy-Scouts of America (BSA), auxquels un homme de 37 ans réclame 29 millions de dollars pour être, selon lui, restés bras croisés face aux abus sexuels dont étaient victimes de nombreux enfants et adolescents confiés à l'organisation. L'homme est l'une des victimes de Timur Dykes, un ancien animateur de la branche des scouts dans l'Etat d'Oregon, condamné à trois reprises pour pédophilie. Les scouts ont été traînés devant la justice américaine et condamnés à de nombreuses reprises, mais ce procès prend une dimension particulière au moment où «les scandales d'agressions sexuelles dans l'Eglise catholique reviennent dans l'actualité», observe un auteur d'un livre sur les scandales sexuels dans le scoutisme américain. «Cela montre au public à quel point les abus sexuels sont répandus dans certaines institutions et organisations, et comment ces dernières les ont dissimulés pendant de nombreuses années», déclare-t-il. Ce procès a obligé les scouts à rendre publics les fichiers dans lesquels sont consignées les agressions sexuelles recensées par l'organisation. Des fichiers qui n'étaient pas sortis des archives des scouts depuis plus de vingt ans, et qui concernent des «milliers» de victimes.