Coalition n Le parti du Président soudanais affirme vouloir inclure dans un futur gouvernement des partis d'opposition ayant boycotté les élections. «Nous voulons que notre gouvernement soit le plus ouvert possible. Si nous remportons les élections, si le président est le vainqueur, l'étape suivante sera de former un gouvernement. Et nous allons transmettre une invitation à tous les partis, même ceux qui n'ont pas participé aux élections», a dit hier, mercredi, le conseiller présidentiel de Omar El Bechir. Le Soudan tient ses premières élections législatives, régionales et présidentielles et multipartites depuis près d'un quart de siècle, mais ce scrutin est boycotté par une partie de l'opposition dont le parti Umma, vainqueur des élections de 1986. Ce boycott a toutefois été annoncé après l'impression des bulletins de vote, ce qui signifie que les électeurs peuvent encore voter pour des candidats des partis d'opposition, notamment aux législatives où l'opposition a toujours des chances de faire élire des députés. D'abord, des candidats locaux ont refusé de suivre l'appel au boycott de leur parti et ont ainsi mené jusqu'à la fin leur campagne électorale. Ces candidats pourraient être élus directement par les électeurs. En plus, les Soudanais votent aussi pour des listes de partis qui permettent à une formation ayant obtenu plus de 4% des votes d'avoir un siège à l'Assemblée nationale. «Je pense qu'il est dans leur intérêt d'accepter. Si les élections sont reconnues par les grands décideurs internationaux et les institutions internationales, cela voudra dire que le gouvernement est reconnu. Alors si l'opposition décident de ne pas rejoindre le gouvernement, de refuser l'offre, ils s'isoleront eux-mêmes...», a-t-il ajouté, précisant que le prochain gouvernement serait probablement formé au mois de mai. Seize millions de Soudanais sont appelés à voter pour ces premières élections multipartites depuis 1986 qui se déroulent de dimanche à jeudi, après avoir été prolongées de deux jours en raison de problèmes techniques. Elles devraient reconduire au pouvoir le président Béchir. La commission électorale (NEC) a fait état mardi dernier, d'un taux de participation oscillant entre 40% et 67%, selon les Etats, pour les deux premiers jours de scrutin. Plusieurs électeurs n'ont pas trouvé leur nom sur les listes électorales, des bureaux de vote n'ont pas reçu les bons bulletins de vote et parfois le nom de candidats ne figurait pas sur les bulletins. Ces problèmes techniques ont par ailleurs contraint la commission électorale à geler la tenue du scrutin dans certaines circonscriptions. L'ex-président américain, Jimmy Carter, dont la fondation évalue le processus électoral en cours, s'est entretenu avec la NEC à Khartoum et s'est dit «satisfait» des réponses reçues.