Découragement n Le désespoir peut pousser un homme à ne plus rien espérer et à abandonner toute initiative, même le travail qui lui permet de vivre. Autrefois, une femme vivait avec son mari. Ils étaient si pauvres qu'ils trouvaient à peine de quoi manger. L'homme, qui n'a cessé de travailler toute sa vie, mais sans jamais réussir, se désespère. — A quoi bon continuer à travailler ? Notre situation ne s'améliore pas, au contraire, j'ai l'impression que plus je fais d'efforts, plus notre misère augmente ! Nous ne nous en sortirons jamais, tu entends ? Jamais ! La femme, elle, n'est pas de cet avis. — Si tu ne travailles pas, nous mourrons de faim ! — Je ne veux plus rien faire ! — Et de quoi vivrons-nous ? — Je ne sais pas ! Mais ce que je sais, c'est que je ne veux plus travailler ! La femme essaye de le raisonner. — Aie foi… notre vie pourrait s'améliorer ! Nous pourrions devenir riches, si Dieu veut ! Il suffit, pour cela, de travailler ! L'homme répond. — Seule notre destinée s'accomplira… — Et si notre destinée, notre quote-part se trouve dans les champs ? L'homme sourit. — Ne dis pas cela : ce qui est destiné arrive tout seul à la maison. La femme, excédée, s'écrie. — Tu restes à la maison à fainéanter et tu voudrais que le destin frappe à ta porte et te dise : je t'apporte enfin ta quote-part ? — Pourquoi pas ? — Tu es un naïf ! — Et toi une femme qui doute ! — Ce sont là des discours que je ne peux pas supporter ! La femme fait venir ses parents. — Il ne veut plus travailler, il ne veut plus gagner sa vie. Il attend que le destin vienne frapper à la porte ! Les parents tentent de le sermonner. — A ce train-là, tu vas mourir de faim, ta femme et toi ! — Si c'est notre destin… — C'est facile de justifier ainsi ta paresse ! C'est au tour de l'homme de se fâcher. — Si ma vie ne convient pas à votre femme, je pourrai la répudier. Elle trouvera certainement un époux meilleur que moi ! On fait la proposition à la femme mais elle refuse. — Je ne peux l'abandonner. Si je le faisais, il mourrait ! — Alors, débrouille-toi avec lui. Et ne viens plus jamais te plaindre à nous ! La pauvre femme, pour ne pas mourir de faim, avec son mari, doit se mettre à travailler. (à suivre...)