Résumé de la 32e partie n Ce n'est ni du fatalisme et encore moins du pessimisme désespéré, mais c'est la foi dans le destin et la prédestinée, que seul Dieu est censé connaître. «Ce qui est destiné, personne ne peut l'effacer», on dit encore : «Ce qui est destiné, arrive tout seul à la maison» ou prendre l'adage populaire : «Elli mektoub, iddji h'ata l-ddar.» Voilà l'un des principes de la morale algérienne : on ne peut empêcher ce qui doit se produire… Ce n'est pas du fatalisme ou du pessimisme désespéré, mais c'est la foi dans le destin et la prédestinée, que seul Dieu est censé connaître. On raconte qu'une femme vivait avec son mari. Ils étaient si pauvres qu'ils trouvaient à peine de quoi manger. L'homme, qui n'a cessé de travailler toute sa vie mais sans jamais réussir, se désespère. — A quoi bon continuer à travailler ? Notre situation ne s'améliore pas, au contraire, j'ai l'impression que plus je fais d'efforts, plus notre misère empire ! La femme, elle, n'est pas de cet avis. — Si tu ne travailles pas, nous mourrons de faim ! — Je ne veux plus rien faire ! La femme essaye de le raisonner. — Aie foi… notre vie pourrait s'améliorer ! Nous pourrons devenir riches, si Dieu le veut ! L'homme répond. — Seule notre destinée s'accomplira… — Et si notre destinée, notre quote-part se trouve dans les champs ? L'homme sourit. — Ne dis pas cela : ce qui est destiné arrive tout seul à la maison. La femme, excédée, s'écrie. — Rester à la maison à fainéanter et tu voudrais que le destin frappe à ta porte et te dise : «je t'apporte enfin ta quote-part ?» — Pourquoi pas ? — Tu es naïf ! — Et toi une femme qui doute ! La femme fait venir ses parents. — Il ne veut plus travailler, il ne veut plus gagner sa vie. Il attend que le destin vienne frapper à sa porte ! Les parents tentent de le raisonner. — A ce train-là, vous allez mourir de faim, ta femme et toi ! — Si c'est notre destin… — C'est facile de justifier ainsi ta paresse ! C'est au tour de l'homme de se fâcher. — Si ma vie ne convient pas à votre fille, je pourrais la répudier. Elle trouvera certainement un époux meilleur que moi ! On fait la proposition à la femme, mais elle refuse. — Je ne peux l'abandonner…, il mourrait ! — Alors, débrouille-toi avec lui. Et ne viens plus jamais te plaindre à nous ! La pauvre femme, pour ne pas mourir de faim avec son mari, doit se mettre à travailler. (à suivre...)