Le premier procès lié directement aux attentats terroristes du 16 mai dernier à Casablanca qui a fait 44 morts dont 12 kamikazes s?ouvre ce lundi dans cette ville avec la comparution de 52 membres présumés du groupe intégriste marocain Salafia Jihadia. Ce procès marque le début d'une série d'actions en justice contre cette organisation radicale interdite. Trois candidats -kamikazes - qui ont survécu aux cinq attentats exécutés simultanément dans le centre-ville de Casablanca - figurent parmi les 52 inculpés. Ils sont poursuivis pour «constitution d'une association criminelle, atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat, sabotage, homicide volontaire, dommage intentionnel causant blessures et invalidité permanente». Il s'agit de Mohamed El-Omari, 23 ans, un gardien de nuit, Rachid Jalil, un soudeur de 27 ans et de Yassine Lahnech, un marchand ambulant âgé de 22 ans. La plupart des autres 49 prévenus impliqués à «divers degrés» dans ces attentats seront jugés pour les mêmes chefs d'accusations, selon le parquet. Répartis en deux groupes, l'un étant directement impliqué dans les attentats l'autre ayant planifié des attaques similaires dans différentes villes comme Marrakech, Agadir et Essaouira, les prévenus seront jugés au fur et à mesure par les tribunaux de Casablanca, Rabat, Kénitra et Tanger, sur la base de la nouvelle loi antiterroriste. Cette loi, entrée en vigueur en juin 2003, prévoit la peine capitale pour les personnes reconnues coupables de meurtre avec ou sans préméditation. Le 12 juillet, la chambre criminelle de Casablanca a condamné à mort dix membres présumés de la Salafia, huit à la prison à perpétuité et treize autres à des peines de prison allant de 1 à 20 ans. Sept autres Marocains ont été condamnés séparément les 12 et 18 juillet à dix ans de prison ferme pour appartenance à une «bande criminelle et atteinte à la sécurité de l'Etat». Le 30 juin, le chef de la diplomatie marocaine, Mohamed Benaïssa a assuré que les prévenus arrêtés dans le cadre de cette enquête ont des «rapports avec des groupes liés au réseau terroriste Al-Qaîda».