Ambiance n Les premières soirées du mois de ramadan n'étaient pas mouvementées comme c'est le cas ces jours-ci où les rues ne désemplissent pas jusqu'à des heures tardives de la nuit. Au cours de la première quinzaine du mois sacré, les rues d'Alger étaient presque désertes. A l'exception de quelques moments après les prières surérogatoires (tarawih) où les gens sortaient pour s'offrir des virées plus ou moins brèves, le restant de la soirée était souvent marqué par un calme effrayant bien que la saison soit propice aux veillées tardives. Une ambiance à laquelle les Algérois ont fini par s'habituer voilà déjà plusieurs années. Les familles ont gardé le régime de l'avant-ramadan, pensent certains, où magasins et commerces baissaient rideau tôt, vers 20h. Les commerçants interrogés sur le manque d'afflux cette année ne s'en étonnent d'ailleurs pas. Ils affirment au contraire que ce sont là les habitudes de la plupart des Algérois au cours du mois sacré. Les premières semaines sont éprouvantes physiquement et la plupart des jeûneurs n'ont plus alors ni la force ni le courage de sortir se balader ou s'attabler, estiment-ils. A la mi-ramadan, au grand bonheur des enfants et des commerçants, la tendance s'inverse. Des familles entières envahissent les rues et boulevards d'Alger, Larbi-Ben-M'hidi, Didouche-Mourad, Hassiba-Ben-Bouali où encore du côté de Bab El-Oued, 1er-Mai et Belcourt, à la recherche de moments de détente ou tout simplement pour acheter de nouveaux habits pour les petits comme il est de tradition dans notre pays. Une virée dans certains quartiers et localités de la capitale suffit pour noter que le climat annonce une soirée mouvementée. 21h. Cafés et boutiques sont ouverts, des marchands de jouets étalent leurs produits à même le sol, sur les trottoirs, comme des filets destinés à accrocher les plus indifférents des enfants qui accompagnent leurs parents. Il faut dire que ces jeunes «commerçants » d'un nouveau genre ne manquent pas de flair et savent exactement comment pêcher leurs clients. En début de soirée déjà, ils sont sollicités les premières familles à avoir pointé le nez dehors. A petits pas, nous poursuivons notre chemin vers Meissonnier avant de descendre vers Hassiba pour atteindre la place du 1er-Mai à 22h 40. Tout ce temps-là pour un si court chemin. Notre évolution a souvent été entravée par d'impressionnantes foules humaines qui longeaient les trottoirs après la prière des tarawih profitant certainement de la fraîcheur du soir après une journée caniculaire. Après une escale imposée par le spectacle offert par le jet d'eau pénétrant la lumière au rond-point, notre balade a continué du côté de Belcourt. 23h. C'est à s'y méprendre. On se croirait le jour. Des étals bordent les rues, de la vente à la criée… toute une animation générée par des dizaines de familles qui effectuent leurs achats, chacune en fonction de ses moyens.