Batna n Une ambiance joyeuse et mouvementée autour des commerces de prêt-à-porter pour les sacro-saintes emplettes précédant la fête de l'Aïd El Fitr et la rentrée scolaire marque les ultimes soirées du mois sacré à Batna. La ville qui semble, le plus clair de la journée, vivre au ralenti à cause du jeûne, mais aussi et surtout de la chaleur torride qui y règne, s'anime comme par enchantement dès la fin de la prière d'El Icha. En moins de temps qu'il n'en faut pour vider les mosquées, les places et les rues où sont implantés les commerces d'effets vestimentaires et de chaussures se transforment en véritables ruches, envahies par les parents accompagnés de leur progéniture pour l'achat des incontournables vêtements neufs de l'Aïd. Chaque soir, les commerçants du marché couvert, de l'avenue de la République et de celle de l'Indépendance, désignée localement sous le nom de Trig Biskra, deviennent la destination première des chefs de famille. Les tenanciers de ces magasins n'hésitent pas, comme à l'accoutumée, à achalander leurs boutiques de multiples marques «Made in», affichant des prix souvent prohibitifs pour les faibles et même pour les moyennes bourses, qui, comme le souligne aâmi Saïd, entrent dans ces échoppes «par erreur» ou encore «par simple curiosité». Rencontrée dans l'un des commerces de l'avenue de l'Indépendance, Houria, mère de quatre enfants, dont trois vont à l'école, affirme que «malgré le sacrifice de ses vacances d'été, la partie du budget familial épargnée par le ramadan suffit à peine à faire quelques achats pour l'Aïd». Et il va falloir, dit-elle, «s'endetter pour faire face aux charges de la rentrée scolaire».