Action n Le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Chérif Rahmani, a procédé hier, mercredi, à l'inauguration du dispositif anti-pollution de la cimenterie de Meftah, à Blida. Au cours de cette visite, le ministre a fait observer qu'avec l'équipement en matériel anti-polluant de la cimenterie de Meftah, l'Algérie aura acquis une «expérience de taille» dans ce domaine, ce qui la place sur la trajectoire de «l'excellence» en matière de respect de l'environnement. «Un acquis qui permet à notre pays, signataire du protocole de Kyoto, d'entrer dans la compétition pour exporter ses produits industriels», a déclaré Rahmani. Selon les explications du ministre, le protocole de Kyoto exige des pays industrialisés 8% de réduction sur leurs émissions, une recommandation que tous les pays ne peuvent respecter pour alimenter leurs marchés intérieurs, d'où leur décision de recourir à l'importation à partir des pays qui n'ont pas encore dépassé le seuil en la matière, comme la Chine et l'Inde. Selon le ministre, une telle opportunité représente un manque à gagner pour nos entreprises qui possèdent un bon potentiel pour conquérir le marché mondial et vendre leurs produits. A ce propos, M. Rahmani a fait appel aux responsables de la cimenterie de Meftah et invité le Groupe Lafarge à les aider pour monter un dossier pour s'introduire dans le marché mondial dominé jusqu'ici par les produits indiens et chinois. «La production africaine ne représente que 3% du marché mondial du ciment», a t-il indiqué. Toujours dans le même sillage qu'est le respect de l'environnement, le ministre a promis, après l'inauguration du dispositif anti-polluant, une amélioration nette en qualité de l'air dans la région de la Mitidja. «Il est temps pour les habitants de Meftah de jouir d'un air pur et sain et d'un ciel bleu», a-t-il déclaré. En effet, les habitants de cette région n'auront qu'à se réjouir de cette initiative puisque la cimenterie de Meftah, entrée en production en 1975, utilise une technologie de production par voie sèche. 90 tonnes/an de poussières et de dioxyde de carbone étaient générés et où les concentrations de poussières atteignaient les 150mg/Nm3 d'air. Alors que la norme environnementale, selon les standards internationaux, est de 30mg/Nm3, avec le dispositif moderne mis en place dans cette cimenterie, à savoir le remplacement de l'électro-filtre par un filtre à manche, les émissions peuvent être réduites jusqu'à 10mg/Nm3. «Une avancée très importante d'autant que nous sommes très en dessous de la norme mondiale», s'est félicité le ministre, lequel a souligné qu'une enveloppe de près de 400 millions de DA a été consacrée au changement des filtres, alors que l'enveloppe globale destinée à la dépollution du site est de 700 millions de DA. Pour rappel, 6 cimenteries (Chlef, Beni Saf, Raïs Hammidou, Hamma Bouziane, Hjar Essoud et Aïn Kébira) ont déjà été dépolluées tandis que le processus de dépollution devra profiter aux usines de Saïda et Sour El Ghozlane, alors que quatre autres usines ont été fermées à Gué de Constantine, Bordj Bou-Arréridj, Zehana (Sidi Bel-Abbès) pour désamiantage.