Résumé de la 45e partie n Alors que Marcus lui explique comment aller au musée, Victoria lui dit que c'est le siège d'une société, le Rameau d'Olivier qui l'intéresse… Non. De toute façon, le musée, c'est loin. Vous pourriez prendre un taxi — Il saurait me mener au Rameau d'Olivier ? — Sûrement pas ! ici, les chauffeurs ne connaissent rien de rien ! Quand on veut aller quelque part, il faut leur indiquer la route. — Alors, j'aime autant aller à pied ! Elle partit. Bagdad ne ressemblait pas du tout à l'idée qu'elle s'était faite de la ville : une circulation intense, des autos dont les avertisseurs claironnaient sans discontinuer, des magasins dont les vitrines regorgeaient de produits européens, des gens qui crachaient par terre après s'être raclé la gorge à grand bruit, elle n'avait rien prévu de tout cela et elle était fort surprise de ne rencontrer que très peu de femmes au visage voilé. Où était donc ce mystérieux Orient dont parlaient les livres ? Elle traversa le pont Feyçal et poursuivit sa route, s'intéressant malgré elle au spectacle de la rue. Elle se trouva devant le musée, sans même l'avoir cherché. Mais où était le Rameau d'Olivier ? Ignorant l'arabe, elle posa la question a différents commerçants. Sans succès ! Les agents de police étaient fort occupés à régler le trafic, à grand renfort de gestes des bras et de coups de sifflet. Elle jugea inutile de s'adresser à eux, et confiante en son étoile elle continua de marcher au hasard. La chance l'aida, la guidant vers une rue dans laquelle s'ouvrait un passage étroit, du fond duquel arrivait un vacarme infernal de métal frappé et remué. Evidemment, ce bazar aux cuivres, dont Mrs Cardew Trench lui avait parlé... L'endroit la passionna, et trois quarts d'heure durant elle oublia totalement le Rameau d'Olivier. Elle s'attarda devant les échoppes des artisans dont le travail était pour elle une révélation. Puis, s'enfonçant dans le dédale des ruelles, elle erra à travers les «souks», bousculée par les uns et les autres, assaillie par les marchands qui lui mettaient sous le nez ce qu'ils auraient voulu lui vendre - des peignes d'importation anglaise aussi bien que des cotonnades aux vives couleurs -, importunée de temps en temps par les mendiants, mais ravie. Elle avait enfin l'impression d'être en Orient ! Soudain, comme elle sortait d'une longue galerie voûtée, dont elle avait apprécié la fraîcheur, elle aperçut au fond d'une petite cour carrée une porte de couloir surmontée d'une pancarte portant l'inscription «Le Rameau d'Olivier», sous un motif sculpté dans lequel on pouvait, avec un peu de bonne volonté, reconnaître une colombe. Toute joyeuse, Victoria traversa la cour et suivit le couloir pour se trouver finalement dans une salle assez vaste et passablement obscure, où elle ne vit tout d'abord que quelques sièges et deux ou trois tables couvertes de brochures et de magazines. Elle distingua ensuite le long des murs des rayons chargés de livres ; puis, dans un coin, une jeune femme. Celle-ci venait d'ailleurs vers elle et lui demandait ce qu'elle pouvait faire pour elle. (à suivre...)