Superstition ? «Efficaces contre le mauvais ?il, la mauvaise chance et pour se relever d?une faillite.» Ces «vertus» sont ressassées par cet herboriste qui fait, chaque jour que Dieu fait, la promotion de ses herbes, à l?intérieur même du marché de voitures d?El-Harrach. C?est que l?homme ne se contente pas seulement d?énumérer des pathologies que ses plantes sont censées guérir. Il va plus loin. Il promet la chance à ceux pour qui la vie a mal tourné, l?embellie financière à des commerçants ou des entrepreneurs que l?argent a fuis, le bonheur à un homme malheureux en ménage, bref, des «solutions» à tous les aléas de la vie. Habitant un village de Tizi Ouzou, cet homme vient chaque matin proposer ses «services» à la criée. Il prétend qu?il n?est nullement dans son intention de rechercher le gain. «Je n?ai pas besoin d?argent, je suis un ancien émigré. Mon but est seulement d?aider les gens», déclare-t-il à ceux qui l?approchent. Ils sont d?ailleurs nombreux comme lui à vendre des herbes médicinales, mais avec des prétentions plus mesurées. «Li itih chaârou, bousseffayer, etteklek, el-maâda, roumatiz?», crient-ils à l?intérieur et aux abords des marchés publics. La confiance des acheteurs est totale, convaincus du savoir de ces herboristes en matière de plantes médicinales. Seulement, le recours à celles-ci n?est pas toujours sans danger. Ce témoignage d?une jeune femme est éloquent. «Mon père, diabétique, a failli perdre une jambe, alors qu?au début il s?agissait d?une simple douleur. Celle-ci s?est sérieusement infectée après que la peau s?est arrachée par lambeaux, à cause d?un onguent à base d?herbes qu?il a appliqué à l?endroit de la douleur». La médecine traditionnelle, une médecine à double vitesse ?