Résumé de la 2e partie Les assassins frappent dans un canton bourré d?immigrés. Les policiers ont omis ce détail et les meurtriers continuent de sévir. Convaincu que Duan avait fui la ville, les policiers envoient un bulletin sur le réseau informatique national, indiquant où vivaient la famille et les amis de Duan, chez lesquels il pourrait se réfugier. La police de Wuhan a reçu ce bulletin mais l'a ignoré (la routine...) et a perdu une possibilité de résoudre rapidement l'affaire. En fuite, Duan a dormi dans des hôtels à Wuhan. Le 7 mai 2001, une femme a été poignardée à mort après minuit alors qu'elle revenait du travail. Début juin, 4 autres femmes avaient été tuées et 3 autres avaient survécu. Une équipe spéciale a été créée afin d'appréhender le tueur et elle a finalement atteint le nombre incroyable de 1 000 policiers. Mais le tueur a continué à frapper, en partie à cause des erreurs de la police et aux opportunités qu'elle a manquées. Ainsi, la police de Wuhan n'a pas vérifié si des meurtres similaires avaient eu lieu dans les villes alentour. Les meurtres se sont déroulés dans un canton bourré d'immigrants, mais l'inspecteur Zhang Dehua a admis que ses officiers n'avaient pas contrôlé les hôtels bon marché de la région. Les journalistes n'avaient pas le droit de parler de l'affaire et de donner des détails, étouffant toutes les pistes possibles qu'auraient pu fournir les citoyens ordinaires. Les victimes potentielles ne savaient pas non plus qu'il fallait absolument éviter de marcher seules, la nuit, en revenant du travail. Le 11 août 2001, trois mois après que les meurtres eurent commencé dans la ville, la police de Wuhan a finalement envoyé une circulaire aux villes avoisinantes en décrivant les assassinats et le suspect, Guocheng. La police de la ville de Yueyang a immédiatement envoyé des informations sur Duan Guocheng, connu à Yueyang sous le nom de Hu Cheng. Trois jours plus tard, la police de Wuhan a découvert un Hu Cheng enregistré dans une maison d'hôtes tenue par des militaires, à deux pas du commissariat. L'inspecteur Zhang et deux officiers ont défoncé la porte de la chambre de Duan Guocheng et l'ont trouvé en sous-vêtements. Il s'est jeté sur eux et ils ont dû s'y mettre à trois pour le maîtriser. Ils lui ont demandé s'il savait pourquoi ils étaient là et Duan a répondu qu'il avait «volé des gens». Mais, dans un tiroir, ils ont trouvé des vêtements tachés de sang et des chaussures qui correspondaient à des traces relevées à l'endroit du dernier meurtre. Selon la police, Duan Guocheng a avoué les meurtres quelques heures plus tard et il a été inculpé rapidement. Duan est à présent confiné dans le centre de détention n°2 de Wuhan, une petite prison de deux étages entourée de murs. Son procès a commencé le 16 décembre 2002 et devait durer jusqu'en février 2003. Il va sûrement être condamné et donc exécuté. Le jour de Noël, sa mère est venue lui apporter des vêtements en prison. Elle n'a pas été autorisée à le voir et ne sait même pas s'il bénéficie de l'aide d'un avocat. Le lendemain de l'arrestation de Duan, les journalistes ont été autorisés à parler de l'affaire et les premières pages des journaux de Wuhan ont salué l'appréhension du «tueur fou», accusé d'avoir assassiné 13 femmes en tout, à Hounan et Wuhan. Les photos ont montré le chef de la police offrant une récompense à l'inspecteur Zhang et à quelques-uns de ses collègues. Le chef Chen a ajouté : «C'est un exemple typique de résolution d'une affaire grâce à l'utilisation des méthodes modernes et des stratégies.» Un mensonge éhonté. Mais le pire est que la Chine va sûrement connaître d'autres tueurs en série et que quelqu'un va devoir apprendre à les arrêter.