Résumé de la 65e partie n A Bassorah, Victoria guette le retour d'Edward pour se mettre d'accord sur certains points... Ayant mis une petite robe d'été – elle avait toujours l'impression que le climat était celui de Londres, au mois de juin – elle alla donc s'accouder au balcon pour guetter l'arrivée d'Edward et lui faire signe. Au bout d'un instant, elle battit en retraite dans sa chambre pour ne pas être aperçue d'un homme, grand et mince, qui venait vers la maison. Quand il eut gravi le perron, elle reprit son poste d'observation. Presque aussitôt, Edward entra dans le jardin par une petite porte par laquelle on gagnait directement la berge du fleuve. Fidèle à la tradition shakespearienne Victoria-Juliette se pencha sur la rampe du balcon. Puis, s'éloignant de ladite tradition elle fit : — Pstt ! Il leva la tête. Elle le trouva plus séduisant que jamais et, à mi-voix, elle dit : — Approchez ! Il la regardait, stupéfait. — Pas possible ! s'écria-t-il. Je serais donc rapatrié ? Du geste, elle lui imposa silence. — Restez où vous êtes ! Je descends. Elle suivit le balcon jusqu'à un petit escalier qu'elle avait repéré et vint rejoindre Edward qui n'avait pas bougé. Son visage révélait un ahurissement total. — Je ne suis quand même pas saoul si tôt dans la journée ! dit-il enfin. C'est vraiment vous ? — C'est vraiment moi ! — Mais qu'est-ce que vous faites ici et comment y êtes-vous venue ? Je ne pensais jamais vous revoir ! — Moi non plus, je ne pensais pas vous revoir ! — Mais qu'est-ce qui vous a amenée ici ? — L'avion. — Bien sûr, l'avion ! Mais par quel merveilleux hasard êtes-vous à Bassorah ?... Comment êtes-vous venue ici ? — Par le train ! — Vous le faites exprès, sale petite brute !... Dieu ! que je suis content de vous voir ! Mais je vous en supplie, répondez-moi ! — Je suis venue avec une dame qui s'était cassé le bras, une certaine Mrs Clipp, une Américaine. On m'a proposé l'affaire le lendemain du jour où je vous ai rencontré. Vous m'aviez parlé de Bagdad. Londres me tapait sur le système, alors je me suis dit que ça me ferait du bien de changer d'air. — Vous êtes magnifique, Victoria ! Et cette Mrs Clipp est ici ? — Non. Elle est allée voir sa fille à Kerkouk. Elle ne m'avait engagée que pour le voyage. — Alors, maintenant qu'est-ce que vous faites ? — Je continue à profiter du changement d'air. Naturellement, je suis obligée pour ça de recourir à quelques menus subterfuges et c'est pourquoi je tenais à vous voir avant que nous ne nous rencontrions en public. il ne s'agit pas d'aller raconter que la dernière fois que nous avons bavardé, j'étais une simple sténo-dactylo en chômage ! — Soyez tranquille ! Dites-moi ce que vous prétendez être, je dis comme vous ! — Eh bien ! voilà : Je suis Miss Pauncefoot Jones. (à suivre...)