Résumé de la 23e partie n Dans la jungle guyanaise où il s'est réfugié avec ses adeptes, Jim Jones se prend pour le centre du monde. Sa mégalomanie atteint son paroxysme. Au début de l'année 1978, il est convoqué par l'ambassade américaine, à Georgetown. — Que peut bien me vouloir l'Amérique ? Il se tourne vers ses proches. — On me poursuit jusqu'ici ! Un homme intervient. — N'y allez pas, maître ! — Pour que la presse parle de nouveau de moi ? non, j'irai… Après tout, on ne peut rien tenter contre moi, je ne suis plus aux Etats-Unis ! Il s'y rend donc, en compagnie de quelques adeptes. Un fonctionnaire de l'ambassade le reçoit et lui dit qu'il s'agit de son procès avec son ex-femme. Celle-ci lui refuse notamment la garde de leur enfant et la justice va certainement lui donner raison, au vu de ses activités. — Quoi ! s'écrie-t-il, même dans la jungle, on vient me persécuter ? et vous, les Américains, vous laissez mes ennemis m'attaquer ! — C'est une question de justice, on n'y peut rien ! — La justice, la justice, il vous faudrait donc quelque chose de spectaculaire pour que vous acceptiez enfin que j'aie raison ? Le fonctionnaire le regarde, surpris par la violence de ton. Mais Jim Jones continue. — Mille morts par exemple, qu'est-ce que vous diriez de mille morts à Jonestown ? Un suicide collectif… Le fonctionnaire est abasourdi. — Je ne comprends pas. Jim Jones fronce les sourcils. — Vous comprendrez plus tard ! Sans laisser au fonctionnaire le temps de réagir, il s'en va en claquant la porte. Le fonctionnaire doit se dire qu'il est fou. On ne sait pas s'il a informé ses supérieurs de ce qu'il a entendu : même si les Américains ne pouvaient pas intervenir dans ce pays, ils auraient pu informer les autorités guyanaises qu'ils abritaient sur leur territoire un fou dangereux et le pire aurait, peut-être, été évité… Dans la voiture qui le ramène, Jim Jones fulmine. — On vient me menacer… ils ont osé ! Il se tait un moment, puis reprend. — On continue à croire que je suis fou ! Et vous, croyez-vous que je sois fou ? Les hommes répondent, en chœur : — Non ! Et comme s'il se parlait à lui-même, il dit : — De toute façon, il faudra une action d'envergure pour leur prouver que je dis la vérité… oui, quelque chose d'extraordinaire… Et il ajoute : — Comme un suicide collectif ! (à suivre...)