Théâtre n Mourad Snouci, dramaturge, va adapter Ountha essarab (femme mirage), un roman de Waciny Laredj. L'adaptation aura pour titre Imra'a min waraq (Femme de papier). Elle sera coproduite par le Théâtre national algérien et le Théâtre régional de Skikda pour fin 2011. Quant à la mise en scène, elle revient à Sonia, directrice du théâtre régional de Skikda. Le roman raconte l'histoire d'une femme qui découvre que son mari la trompe avec une autre : Meriem. Celle-ci apparaît comme une femme idéale aux yeux du personnage masculin et ce, jusqu'à substituer le prénom de sa dulcinée à celui de Leïla. Ainsi, Meriem se retrouve réduite à l'état d'un personnage fabriqué de toutes pièces par les fantasmes de l'auteur. Peu à peu, Leïla, prendra le pas sur Meriem jusqu'à lui voler toute son existence. Au final, Meriem, qui pensait avoir éliminé sa rivale virtuelle lorsqu'elle aura brisé son reflet dans le miroir, succombera à un funeste destin, laissant le champ libre à Leïla. S'exprimant sur ce travail d'adaptation, Waciny Laredj s'est dit «honoré par l'initiative prise par le dramaturge». «C'est aussi rendre un grand hommage à un écrivain que de promouvoir ses textes littéraires sur les planches du théâtre», a-t-il ajouté. Il exprime alors son satisfecit quant à l'adaptation. Il félicite, de ce fait, l'initiative de Mourad Snouci de vouloir adapter son roman avant même qu'il ne sorte dans les librairies. Pour sa part, Mourad Snouci a déclaré que l'adaptation se veut libre sans pour autant se défaire du squelette de l'œuvre d'origine. La Femme de papier est avant tout une adaptation très libre de l'œuvre de Waciny Laredj», a-t-il dit. «Je remercie le romancier pour la confiance qu'il m'a accordée.» Par ailleurs, Mourad Snouci a souligné à ce propos : «J'ai axé l'écriture du texte dramaturgique plus sur la situation de conflits que vivent les personnages féminins du roman que sur la trame amoureuse.» Le dramaturge explique ensuite que la fin du roman peut connaître des changements et ce, pour répondre aux besoins de la mise en scène. A noter que la différence entre le roman et l'adaptation réside au niveau de l'écriture. Waciny Laredj a utilisé un langage abstrait, alors que Mourad Snouci a préféré transformer l'abstraction en figuration, à savoir rapporter les faits sous forme de témoignages. Le texte fourmille, en effet, de témoignages. Il illustre une époque, un vécu : le décès d'Issiakhem, la disparition de de Mustapha Kateb et son cousin Kateb Yacine, l'assassinat de Djaout, Alloula, l'accident mortel de Kamel Messaoudi… C'est donc toute l'histoire de l'Algérie, contemporaine, celle du XXe siècle, que le texte nous fait découvrir au fil des séquences narratives. A noter que le coup d'envoi du programme théâtral et ce, dans le cadre de la manifestation culturelle «Tlemcen, capitale de la culture islamique», sera donné, selon les responsables du département théâtre, le 1er mars prochain à la maison de la culture Abdelkader-Alloula, avec la représentation, durant trois journées consécutives, de la pièce Choukhouss oua ahdath (personnages et événements), du regretté dramaturge irakien Kacem Mohamed, mise en scène par Haïder Ben Hocine.